Basilea étonnamment rentable sur les six premiers mois de l’année

AWP

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La progression de 17,2% des commissions sur les ventes de l’antifongique Cresemba et de l’antibiotique Zevtera ont assuré l’essentiel des recettes de 69,3 millions (+9,7%).

La laboratoire rhénan Basilea a dégagé au premier semestre un bénéfice net de 9,9 millions de francs, à comparer avec une perte de 15,4 millions douze mois plus tôt. L’insoupçonné accès de rentabilité est attribué au produit de 15 millions tiré de la cession des murs de son quartier général bâlois, en prévision d’un déménagement dans la même région en 2022.

La progression de 17,2% à 62,0 millions de francs des commissions sur les ventes par les partenaires de distribution de l’antifongique Cresemba (isavuconazole) et de l’antibiotique Zevtera (ceftobiprole) ont assuré l’essentiel des recettes de 69,3 millions (+9,7%).

La contribution de l’Agence américaine de recherche biomédicale (Barda) a été ramenée à 6,6 millions, contre 9,9 millions, reflétant l’amenuisement des frais de développement du ceftobiprole à l’issue d’une phase III contre les infections cutanées ainsi qu’un enrôlement ralenti pour une étude contre la bactériémie au staphylocoque doré. Les dépenses d’ensemble se sont contractées de 6,4% à 71,5 millions.

Le groupe bâlois a généré un excédent opérationnel de 12,8 millions, contre un déficit de 13,2 millions un an plus tôt, détaille le compte-rendu à mi-parcours diffusé mardi.

Le chiffre d’affaires s’inscrit dans le haut de la fourchette des prévisions articulées par les analystes du consensus AWP. Les experts n’avaient pas anticipé le subit accès de rentabilité, évoquant dans le meilleur des cas une perte d’exploitation de 10,3 millions et nette de 13,5 millions.

Ephémère rentabilité

Le passage dans les chiffres noirs devrait ne s’avérer que temporaire, Basilea prévoyant sur l’ensemble de l’exercice une perte opérationnelle de 5 à 10 millions, nettement moindre toutefois que les 20 à 30 millions énoncés jusqu’ici.

Les commissions sur les ventes des deux médicaments commercialisés doivent toujours s’établir dans un couloir de 77 à 87 millions et porter le chiffre d’affaires total entre 128 et 138 millions.

«Les collaborations impliquent en outre des versements d’étapes jusqu’à 1,1 milliard», a tenu à rappeler le directeur financier Kaul Adesh. Le calendrier et l’ampleur de ces divers jalons demeurent toutefois difficile à anticiper.

Le niveau de liquidités et équivalents d’ici la fin de l’année doit avoisiner les 150 millions, contre entre 100 et 110 millions précédemment. Fin juin, la trésorerie recelait encore 144,7 millions.

Sur le plan stratégique, Basilea est à la recherche d’un nouveau partenaire pour accompagner sa réorientation vers l’oncologie. De premières données de phase II sur le derazantinib doivent être publiées au cours du second semestre et l’entreprise aura besoin de soutien pour se lancer dans d’exigeantes études cliniques de phase III.

«Nous menons des discussions avec de nombreux partenaires potentiels», a assuré le directeur général David Veitch par téléphone à AWP. «Le plus important est d’en sélectionner un prêt à mettre à disposition les ressources nécessaires pour mener à bien un tel programme de recherche», a poursuivi le patron.

Baader Helvea salue la discipline observée en matière de dépenses, tant dans le développement que dans l’administratif. Le courtier genevois perçoit par contre toujours un niveau de risque élevé au niveau de l’incubateur de produits et préfère conséquemment demeurer neutre sur l’action.

Mirabaud Securities préfère s’attarder sur le côté prometteur de cet incubateur plutôt que sur la glorieuse incertitude du développement scientifique pour reconduire sa recommandation d’achat. L’établissement genevois anticipe la conclusion prochaine d’un nouveau partenariat de distribution pour le derazantinib.

A 11h20, la nominative Basilea s’appréciait de 2,1% à 47,80 francs, dans un SPI en hausse de 1,03%.

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