Allemagne: recul du PIB confirmé au troisième trimestre

AWP

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Cette baisse met fin aux seize trimestres consécutifs de croissance enregistrés depuis début 2015, sans pour autant marquer une récession.

La croissance économique allemande a marqué un coup d’arrêt au troisième trimestre, avec un recul de 0,2% par rapport au trimestre précédent. Elle a notamment été freinée par le secteur automobile, a confirmé vendredi l’office fédéral des statistiques Destatis.

Cette baisse met fin aux seize trimestres consécutifs de croissance enregistrés depuis début 2015, sans pour autant marquer une récession, qui suppose deux trimestres consécutifs de contraction du producti intérieur brut (PIB). Au deux premiers trimestres, l’économie allemande avait progressé de 0,4% et 0,5% respectivement, rappelle Destatis, qui confirme les chiffres provisoires publiés le 14 novembre.

Le «léger recul» du PIB est «avant tout lié à l’évolution du commerce extérieur», explique Destatis, puisque les exportations ont diminué tandis que les importations ont progressé. Cette baisse des exportations «semble être largement due au secteur automobile», désorganisé par l’entrée en vigueur des nouvelles normes antipollution WLTP, avait observé Oliver Rakau, d’Oxford Economics, après la publication des chiffres provisoires.

Si les investissements ont augmenté, les dépenses privées ont reculé de 0,3%, «notamment en raison de retenue des ménages dans l’achat de voitures neuves», explique Destatis. Il s’agit du premier recul de la consommation des ménages depuis 2013, note Carsten Brzeski, économiste chez ING.

Retour à la croissance attendu

L’entrée en vigueur, le 1er septembre, des normes WLTP a entraîné des retards de livraison dans cette branche vitale pour l’économie allemande. Autre facteur temporaire, la sécheresse estivale a pénalisé plusieurs secteurs dont la chimie, et «la hausse des prix de l’énergie a effacé la hausse des salaires», note M. Brzeski.

«Il ne faut pas non plus sous-estimer l’effet négatif sur la confiance» de la mauvaise performance de l’équipe allemande lors du mondial de football en Russie, ajoute-t-il. Avec la disparition des freins temporaires, l’économie allemande devrait retrouver une «forte croissance» au quatrième trimestre, selon la Bundesbank, qui voit notamment la production et l’exportation de voitures revenir à la normale avant la fin de l’année.

Mais pour l’Allemagne, qui a accumulé depuis l’été les indicateurs décevants et les baromètres de confiance alarmants, les chiffres du troisième trimestre reflètent aussi des inquiétudes plus durables. L’essoufflement de l’économie mondiale, les menaces protectionnistes, les conséquences du Brexit et les tensions autour de l’Italie représentent autant de sources d’inquiétude pour une économie aussi sensible à l’export.

Ainsi, en 2018 et 2019, l’Allemagne devrait certes connaître ses neuvième et dixième années d’expansion économique d’affilée, mais à un rythme moins soutenu que l’an dernier (+2,2%), Berlin misant sur +1,8% pour les deux exercices.

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