Allemagne: le bénéfice de la Bundesbank augmente en 2018

AWP

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Après prélèvement de 100 millions d’euros pour faire face à des engagements de retraites, il reste un solde de 2,4 milliards d’euros qui doit être reversé au budget de l’Etat fédéral.

La Banque centrale allemande a annoncé mercredi une hausse de son bénéfice en 2018, conséquence de la poursuite de la politique monétaire expansive de la BCE et des taux négatifs.

L’an dernier, la Bundesbank a enregistré un bénéfice net de 2,5 milliards d’euros, contre 2,0 milliards en 2017, selon un communiqué.

Après prélèvement de 100 millions d’euros pour faire face à des engagements de retraites, il reste un solde de 2,4 milliards d’euros qui doit être reversé dans la journée au budget de l’Etat fédéral.

L’augmentation du bénéfice «est liée à la hausse des revenus d’intérêts en raison du taux d’intérêt négatif (facturé sur) des dépôts plus élevés», explique Jens Weidmann, président de la Bundesbank, cité dans le communiqué.

Entamée en 2015, la politique de rachats nets de dette publique et privée par la Banque centrale européenne (BCE), le «QE», a pris fin en décembre dernier.

La Banque fédérale allemande aura été le plus gros acheteur de titres en zone euro, avec 60 milliards d’euros d’obligations ramassées l’an dernier sur le marché, et 572 milliards d’euros depuis le début du «QE».

Les banques, auxquelles ces titres ont été rachetés, ont pour une bonne part laissé leurs liquidités dormir au guichet de la banque centrale, où elles ont été taxées au taux négatif de 0,40%, au lieu de les distribuer dans l’économie.

Ces revenus ont ainsi représenté 3,8 milliards d’euros de l’ensemble des produits d’intérêt perçus l’an dernier par la «Buba», soit 6,2 milliards d’euros.

La Bundesbank anticipe par ailleurs le fait qu’elle va continuer de percevoir pendant longtemps des produits d’intérêts sur son portefeuille de titres accumulé durant le «QE», tandis que les taux négatifs prélevés sur les dépôts finiront par se transformer en charges d’intérêts une fois que la BCE aura relevé ses taux directeurs, probablement pas avant 2020, selon le marché.

Pour cette raison, la Bundesbank a passé l’an dernier pour 1,4 milliard d’euros de provisions pour risques, portant leur total au bilan à 17,9 milliards d’euros.

M. Weidmann, dont le mandat de huit ans à la tête de la Bundesbank expire le 1er mai, doit être reconduit par le gouvernement allemand pour un nouveau mandat. Partisan d’une politique monétaire orthodoxe, il est également un des candidats pressentis pour succéder à Mario Draghi à la tête de la BCE fin 2019.

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