La Bundesbank abaisse fortement sa prévision de croissance 2018

AWP

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La banque centrale allemande intègre le coup de frein du premier trimestre et les multiples «incertitudes» pesant sur l’économie.

La Bundesbank a fortement abaissé vendredi sa prévision de croissance pour l’Allemagne cette année, à 2,0% contre 2,5% auparavant. La banque centrale allemande justifie la révision à la baisse par sa volonté d’intégrer dans son anticipation le coup de frein du premier trimestre et les multiples «incertitudes» pesant sur l’économie.

La «Buba» se montre néanmoins plus optimiste pour les prochaines années, tablant sur une hausse de 1,9% du produit intérieur brut (PIB) allemand l’an prochain et de 1,6% en 2020, contre +1,7% et +1,5% lors de ses dernières prévisions publiées en décembre. «Les exportations et les investissements d’entreprises devraient progresser moins vigoureusement» qu’estimé, résume l’institut d’émission, dans un climat marqué par de fortes tensions commerciales.

Les taxes décrétées par Washington contre ses principaux partenaires, portant sur les importations d’acier et d’aluminium et menaçant de s’étendre aux automobiles, ont d’ores et déjà fait plonger les indices de confiance, surtout dans une Allemagne très exportatrice. La première économie européenne, également premier client des exportations suisses, souffre par ailleurs «d’un manque croissant de main d’oeuvre», avec un chômage historiquement bas qui vient freiner ses capacités de production, relève la Bundesbank.

Cette réévaluation des perspectives 2018 contraste avec l’euphorie de l’année dernière, qui avait vu la Bundesbank, le gouvernement allemand et les instituts économiques du pays multiplier les révisions en hausse de leurs prévisions. L’Allemagne, comme d’ailleurs la zone euro, a vu son économie ralentir entre janvier et mars, avec une progression de 0,3% du PIB par rapport au trimestre précédent, contre +0,6% au quatrième trimestre 2017.

La Bundesbank a cependant revu en hausse ses attentes d’inflation, sur fond d’envolée du baril et de fortes hausses de salaires décrochées au premier trimestre: elle table désormais sur une progression de 1,8% cette année, contre 1,7% en décembre dernier.

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