Ce rebond redonne une lueur d’espoir à l’industrie allemande, affaiblie par la crise énergétique, l’inflation, et la hausse des taux d’intérêts qui ont provoqué une baisse de la consommation.
La production industrielle allemande a reculé en mai, alimentant les craintes d’une nouvelle contraction de la première économie européenne entrée en récession, selon les chiffres publiés vendredi par l’office fédéral statistique.
L’indicateur clef pour le secteur manufacturier a légèrement baissé de 0,2% sur un mois en données corrigées de variations saisonnières, plombé notamment par la production d’énergie, qui a chuté de 7%, selon l’office Destatis.
«L’industrie allemande est toujours en stagnation et elle a besoin d’une poussée d’activité en juin pour éviter une prolongation de la récession», observe Carsten Brzeski, économiste chez ING.
En avril, la production industrielle avait légèrement progressé de 0,3%, sans parvenir à compenser sa chute du mois précédent qui avait contribué à faire basculer le pays dans la récession.
L’activité allemande est entrée en récession technique au premier trimestre, avec un PIB en baisse de 0,3% sur les trois premiers mois de l’année, après un premier recul de 0,5% entre octobre et décembre 2022.
Les données de ces deux premiers mois du deuxième trimestre «n’ont pas éliminé le risque d’une nouvelle contraction de l’économie allemande. Ce serait la première fois depuis 2008 que l’économie se contracte pendant plus de deux trimestres consécutifs», souligne Carsten Brzeski.
Sur un an, la production du mois de mai à augmenté de 0,7%, mais elle reste inférieure d’environ 5% à son niveau d’avant la pandémie, plus de trois ans après le début de la crise sanitaire, rappelle-t-il.
En mai, la production a été plombée par le secteur de l’énergie, mais aussi fabrication de produits pharmaceutiques (-13,1%).
La fabrication de véhicules en revanche, a augmenté de près de 5%.
La production dans les secteurs à forte intensité énergétique a chuté de 1,4 %, toujours impactée par la crise énergétique dans le sillage de l’invasion russe en Ukraine.
«Malgré la morosité des entreprises, la récente stabilisation de la demande laisse présager une reprise de l’activité industrielle dans les mois à venir, quoique modérée dans un premier temps», a nuancé le ministère allemand de l’Economie dans un communiqué distinct.
La plupart des instituts économiques allemands ont révisé à la baisse ces dernières semaines leurs prévisions, et tablent tous sur une récession en 2023. Seul le gouvernement allemand espère encore une croissance de 0,4% en 2023, selon sa dernière prévision d’avril.