Allemagne: l’inflation bondit à 3,8% en juillet, plus haut depuis 13 ans

AWP

1 minute de lecture

Les prix grimpent sur fond de redémarrage économique et d’un effet mécanique lié à la TVA.

La hausse des prix à la consommation en Allemagne a bondi en juillet, à 3,8% sur un an, un plus haut depuis l’été 2008, sur fond de redémarrage économique et d’un effet mécanique lié à la TVA, a indiqué jeudi l’Office fédéral des statistiques.

La TVA avait en effet été réduite de 3 points entre juillet et décembre 2020 pour soutenir la consommation en pleine pandémie de COVID-19, ce qui entraîne une accélération mécanique ce mois-ci.

L’autre facteur de hausse vient des prix de l’énergie, qui grimpent de 11,6% sur un an, selon des données préliminaires publiées par Destatis, qui dépassent les attentes des analystes sondés par Factset.

En juin, l’inflation avait décéléré à 2,3% après cinq mois de hausse d’affilée dans la première économie de la zone euro.

La dernière fois que l’indice avait franchi le seuil des 3% remonte à juillet 2008 (3,3%). Le dernier niveau supérieur avait été atteint en juillet 1993 (4,6%).

Les prix du fioul, de l’essence et du gazole sont principalement poussés par la facturation, depuis janvier, de chaque tonne de CO2 émise par les transports et les habitations.

Les prix des biens alimentaires ont aussi accéléré, de 4,3% sur un an, et ceux des services ont monté de 2,2%, comme en juin.

Cette flambée des prix n’est pas terminée puisque la Banque fédérale d’Allemagne s’attend à des taux d’inflation «de 5% d’ici la fin de 2021», a déclaré son président Jens Weidmann dans une récente interview à la FAZ.

Or, les facteurs poussant les prix sont jugés temporaires ce qui fait que les taux d’inflation «vont certainement baisser à nouveau de manière significative dans le futur», a ajouté M. Weidmann.

Du fait de la pandémie, il n’y a pas non plus de «véritable climat inflationniste, pour lequel il faudrait voir des augmentations de salaires particulièrement fortes», note Jens-Oliver Niklasch, économiste chez LBBW.

L’Allemagne s’apprête en attendant à vivre quelques mois d’inflation à son plus haut niveau et ce en pleine campagne électorale, dans un pays où la peur de l’inflation est ancrée dans les mentalités depuis la crise des années 1920.

L’indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, a lui affiché une hausse de 3,1% sur un an en juillet, dépassant largement le nouvel objectif de la banque centrale européenne d’une inflation à 2% dans la zone euro.

La BCE juge également la hausse des prix temporaire et n’entend pas de ce fait resserrer sa politique monétaire accommodante. C’est seulement si la prévision d’inflation pour l’année suivante et celle d’après se situent dans les clous de son objectif qu’elle pourrait réagir, selon la nouvelle communication sur ses anticipations d’actions.

A lire aussi...