La production industrielle a de nouveau chuté en Allemagne en mai, en raison des problèmes actuels d’approvisionnement en matériaux et composants, qui plombent le secteur, selon des chiffres publiés mercredi.

La production manufacturière allemande a reculé de 0,3% sur un mois en mai, a indiqué l’institut de statistique Destatis dans un communiqué.

En avril, l’indice avait également baissé de 0,3%, une valeur révisée par l’institut, qui avait précédemment mentionné une chute de 1%.

Ces reculs font suite à une hausse quasi ininterrompue depuis avril 2020, après le choc de la première vague de coronavirus.

Sur un an, la production manufacturière de la première économie européenne connaît néanmoins une hausse de 17,3%.

Mais l’indicateur reste 5% sous son niveau de février 2020, avant la crise sanitaire.

«Les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement (...) n’ont pas laissé l’industrie allemande indemne», commente Carsten Brzeski, analyste pour la banque ING.

La pandémie de coronavirus a bouleversé les chaînes mondiales d’approvisionnement, conduisant à des goulots d’étranglement sur les marchés des composants électroniques, du bois, des plastiques, et de l’acier, notamment.

Le secteur automobile est particulièrement plombé par les pénuries de semi-conducteurs, qui freinent la production.

Ce marché, pilier de l’industrie allemande, a ainsi connu entre janvier et juin 2021 son deuxième plus mauvais semestre depuis la réunification allemande, en 1991.

«Ces chiffres ne sont pas réjouissants, mais compte tenu des pénuries, ce n’est pas une catastrophe», tempère Jens-Oliver Niklash, analyste pour la banque LBBW.

L’Allemagne a entamé mi-mai une réouverture de sa vie publique, après plusieurs mois de restrictions, grâce au fort recul des cas d’infections sur son territoire.

Et la campagne de vaccination se poursuit : 56,8% de la population a reçu au moins une dose, et 39,3% est totalement immunisée.

Le gouvernement s’attend d’ailleurs à un rebond économique dès le deuxième trimestre, après une chute de 1,8% du PIB entre janvier et mars, et à une croissance de 3,5% du PIB sur l’année.