Allemagne: l’inflation bondit à 2,3% sur un an 

AWP

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La progression des prix en septembre dépasse les attentes des analystes et atteint la valeur la plus élevée depuis début 2011.

La hausse des prix à la consommation en Allemagne a nettement accéléré, à 2,3% sur un an en septembre, après s’être calée pendant deux mois à 2,0%, selon des chiffres provisoires publiés jeudi par l’office fédéral des statistiques.

L’annonce de Destatis dépasse les attentes des analystes sondés par le fournisseur de services financiers Factset, qui s’attendaient à voir l’inflation se maintenir à 2,0%.

Il s’agit même de la valeur la plus élevée depuis début 2011, pointe Carsten Brzeski, économiste chez ING Diba.

«L’augmentation de l’inflation n’est cependant pas tant le résultat de la politique monétaire ultra souple de la Banque centrale européenne mais plutôt d’une hausse de l’énergie et des prix des denrées alimentaires dans certains États régionaux en raison de l’été chaud et sec», poursuit l’économiste.

L’énergie, composante traditionnellement instable de la hausse des prix, a en effet vu ses prix augmenter de 7,7% en septembre, après 6,9% en août et 6,6% en juillet, tirant de nouveau vers le haut les prix à la consommation allemands.

L’autre donnée la plus fluctuante de l’indice, la hausse des prix de l’alimentation, a légèrement accéléré à 2,5% à 2,8% sur un an entre août et septembre.

La hausse des prix des services est passée de 1,4% à 1,5% sur la même période.

La hausse de l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPHC), utilisé comme référence par la Banque centrale européenne (BCE), est aussi montée de façon significative à 2,2% en septembre, après 1,8% en août.

La BCE, qui tente depuis des années de ramener l’inflation à un niveau proche de 2% mais inférieur à ce taux pour l’ensemble de la zone euro, prévoit de son côté une évolution globale des prix calée sur +1,7% dans les trois prochaines années.

La hausse des prix sous-jacente, c’est-à-dire hors énergie et produits alimentaires et qui tient compte des hausses de salaires, devrait quant à elle passer de 1,1% en 2018 à 1,8% en 2020, prévoit encore l’institution.

Cet agrégat campe autour de 1% depuis le début de 2014 et «il y a encore très peu de signes d’une accélération imminente des pressions inflationnistes» qui le feraient bondir, estime cependant M. Brzeski.

Le président de la BCE, Mario Draghi, s’est, lui, dit convaincu lundi d’une «reprise relativement vigoureuse de l’inflation sous-jacente» en zone euro, à l’occasion d’une audition devant le Parlement européen.

Les observateurs en ont conclu que la BCE maintient sa volonté de mettre fin à ses rachats nets de dette publique et privée en fin d’année avant de commencer à relever ses taux durant la seconde moitié de l’année 2019.