Allemagne: l’inflation accélère en mai, à son plus haut en dix ans

AWP

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L’Office fédéral des statistiques annonce une hausse des prix de 2,5% sur un an, contre 2% en avril.

La hausse des prix à la consommation en Allemagne a encore accéléré en mai, à 2,5% sur un an, son rythme le plus élevé en une décennie qui reflète un redémarrage de l’économie, selon des chiffres provisoires publiés lundi par l’Office fédéral des statistiques (Destatis).

En avril, l’inflation avait atteint 2% dans la première économie de la zone euro.

Cette accélération de l’inflation s’explique en particulier par la hausse des prix de l’énergie. Ces derniers se sont appréciés en mai de 10% sur un an, plus qu’en avril, alors que l’économie allemande se relève progressivement de la crise du COVID-19.

Les prix du fioul, de l’essence et du gazole sont principalement poussés par la facturation, depuis janvier, de chaque tonne de CO2 émise par les transports et les habitations.

Les prix des biens alimentaires ont progressé de 1,5% et les services se sont appréciés de 2,2% sur un an.

«L’accélération n’est pas surprenante» étant donné les effets de base qui renforcent la tendance, note Elmar Völker, analyste chez la banque LBBW, qui s’attend, comme d’autres analystes, à des taux d’inflation de 3% ou plus cet été.

Ainsi les prix seront mécaniquement tirés vers le haut dès juillet par l’évolution de la TVA qui avait bénéficié d’une baisse temporaire, il y a un an, entre juillet et décembre 2020.

La progression des prix devrait encore accélérer «vers la fin de l’année» et «l’inflation pourrait atteindre temporairement 4%», selon un rapport de la banque centrale Bundesbank publié le 21 mai.

Il s’agirait alors du plus haut niveau depuis 1994 en Allemagne, où la peur de l’inflation est ancrée dans les mentalités depuis la crise des années 1920.

Mais un tassement de la hausse de prix est à nouveau attendu en 2022, quand les effets provisoires auront disparu.

L’indice des prix harmonisé, qui sert de référence au niveau européen, a lui affiché une hausse de 2,4% sur un an en mai, dépassant pour le troisième mois de suite l’objectif de la banque centrale européenne d’une inflation «proche mais inférieure à 2%» dans la zone euro.

La BCE juge la hausse des prix temporaire et n’entend pas de ce fait resserrer sa politique monétaire accommodante. Elle attendra pour cela un retour durable de l’inflation dans le sillage d’une conjoncture économique robuste.

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