Allemagne: des instituts économiques un peu plus optimistes pour 2024

AWP

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L’institut IFO table désormais sur une hausse de 0,4% du PIB, soit 0,2 point de plus que lors de sa précédente prévision.

Deux instituts économiques allemands ont relevé leurs prévisions de croissance pour la première économie européenne cette année, alors que se dessine une lente reprise de la consommation et du commerce international, après plusieurs mois de morosité.

L’institut IFO table désormais sur une hausse de 0,4% du Produit Intérieur Brut (PIB), soit 0,2 point de plus que lors de sa précédente prévision, selon son rapport estival de conjoncture publié jeudi.

«Il y a de nouveau des raisons d’espérer. L’économie allemande sort lentement de la crise», a estimé Timo Wollmershäuser, expert de l’institut.

La semaine dernière, l’institut économique DIW avait lui aussi relevé ses estimations de 0,2 point, prévoyant désormais 0,3% de croissance pour 2024.

Le secteur manufacturier, pilier de l’économie allemande, souffre depuis plusieurs mois d’une crise multiforme, entre coûts élevés de l’énergie, faible demande domestique, et difficultés du commerce international.

Le renchérissement du coût du crédit a freiné les investissements et la demande internationale faible, notamment en Chine et chez ses partenaires européens, a handicapé les exportations.

La branche industrielle, pilier du modèle allemand, a entraîné le pays dans une récession, avec une chute de 0,3% de son PIB l’an dernier.

«Lueurs d’espoir»

Désormais, le net ralentissement de la hausse des prix en Allemagne soutient la consommation intérieure, et la reprise de la demande sur de nombreux marchés internationaux redonne un peu d’oxygène à l’industrie.

Le desserrement monétaire des banques centrales, notamment la BCE, redonnent également de l’espoir et de l’oxygène.

«Le pouvoir d’achat des ménages devrait continuer à se renforcer au cours de l’année et (...) le commerce mondial de marchandises et la production industrielle mondiale continuer à se redresser», a ainsi détaillé l’IFO dans son communiqué.

La «reprise des investissements, soutenus par l’allègement de la politique monétaire dans les pays industrialisés y contribuera» également, selon l’institut, qui table sur «deux nouvelles baisses de taux dans l’année par la BCE».

Dans son bulletin mensuel publié jeudi, la Bundesbank a elle aussi estimé que l’activité économique allemande était sur la bonne voie.

«Alors que l’économie allemande continue de subir des vents contraires, les lueurs d’espoir se multiplient», a estimé la banque centrale, citant «l’augmentation de la production industrielle», la «demande extérieure qui s’améliore», «la hausse des salaires» qui dopent le pouvoir d’achat et la «reprise dans les services».

Elle a en revanche pointé du doigt le «recul» persistant du secteur de la construction, toujours freiné par les taux d’intérêt trop élevés pour le secteur.

Le gouvernement a lui aussi légèrement relevé sa prévision de croissance pour 2024, portée de 0,2% à 0,3%.

Reste que le rebond attendu est très faible par rapport à celui des voisins européens de l’Allemagne, avec une croissance moyenne de la zone euro attendue à 0,8%, selon les prévisions de Bruxelles.

«Il faudra faire preuve de patience jusqu’en 2025 avant que la croissance ne dépasse à nouveau les 1% en Allemagne», a commenté lors d’une conférence de presse jeudi Ulrich Kater, chef économiste de la banque Deka.

Le DIW et l’IFO tablent respectivement sur une croissance de 1,4% et 1,5% l’an prochain.

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