ABB confirme sa croissance au troisième trimestre

AWP

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Le conglomérat industriel a dégagé des revenus en hausse de 6% sur une base comparable à 9,26 milliards de dollars. Titre en forte baisse.

ABB a comme prévu poursuivi sur la voie de la croissance au 3e trimestre. Alors que les entrées de commandes du géant zurichois de l’électrotechnique ont bondi de 10% à 8,94 milliards de dollars, les revenus ont gagné 6% sur une base comparable à 9,26 milliards. En revanche, l’excédent d’exploitation (Ebita) s’est érodé de 1% à 1,12 milliard.

Le flux de trésorerie opérationnelle s’est lui aussi tari, plongeant de plus de 40% sur un an, à 565 millions de dollars (558,6 millions de francs). Au final, le bénéfice net a tout de même suivi la même courbe que les ventes pour s’établir à 603 millions, conclut le rapport intermédiaire publié jeudi.

ABB a attribué l’affaissement de sa rentabilité opérationnelle notamment à l’intégration de l’ancienne division Industrial Solutions (GEIS) du mastodonte américain General Electrics, dont l’acquisition pour 2,6 milliards de dollars a été bouclée fin juin.

Charges non récurrentes

Les effets de cette opération sur la marge Ebita pour l’ensemble de l’exercice demeurent évalués à 30 points de base, ou 130 points ramenés à la seule unité Electrification Products. Pour autant, ABB escompte tirer de GEIS une marge de 15 à 19% à l’horizon 2020.

Une charge unique liée aux anciennes activités de rénovation de trains a également pesé à hauteur de 40 points de base sur la performance trimestrielle.

La division des équipements pour les réseaux électriques Power Grids a atteint le seuil du couloir de rentabilité opérationnelle de 10 à 14% fixé par la direction. Si cette unité demeure la deuxième source de revenus du groupe, ses entrées de commandes laissent augurer une rétrogradation en troisième position derrière Electrification Products et Robotics and Motion.

La direction n’a pas souhaité jeudi revenir sur les rumeurs persistantes autour de l’avenir des réseaux électriques au sein du groupe. «Nous allons poursuivre le développement de Power Grids», a néanmoins tenu à souligner le directeur général Ulrich Spiesshofer en conférence téléphonique.

Chiffre d’affaires et excédent d’exploitation manquent de peu le coche du consensus compilé par AWP, établi respectivement à 9,21 milliards et 1,16 milliards. Le bénéfice net pour sa part s’inscrit deux millions en dessus des projections moyennes.

Sur les trois premiers partiels cumulés, les entrées de commandes affichent une accélération de 13% à 28,20 milliards de dollars et les recettes ont enflé de 7% à 26,77 milliards. La marge d’exploitation est demeurée stable à 12,5% pour un résultat afférent de 3,35 milliards.

Incertitudes et appréhensions

La direction ne s’aventure toujours pas sur le terrain des perspectives chiffrées pour l’année en cours, se contentant d’évoquer la «robustesse» du marché européen, en lieu et place d’une «tendance positive» comme celle toujours observée aux Etats-Unis, ainsi qu’une poursuite de la croissance en Chine. Incertitudes géopolitiques, tarifs des hydrocarbures et effets de changes risquent de continuer à influencer les performances du groupe.

Les analystes ne manquent pas de tacler l’évolution décevante du chiffre d’affaires ainsi que la faiblesse persistante sur le front des grosses commandes. Baader Helvea reconnaît nonobstant que la croissance demeure robuste et que la rentabilité n’a été handicapée que par un effet non-récurrent. Le courtier genevois croit déceler une pointe d’appréhension dans l’appréciation par la direction du marché européen.

Goldman Sachs de son côté souligne que le carnet de commandes s’est étoffé pour la première fois depuis deux ans. Le mastodonte bancaire confirme dans la foulée sa recommandation d’achat, tranchant avec l’avis plus neutre de la plupart des analystes.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) note que les grosses commandes n’ont toujours pas pris l’ascenseur. Le flux de trésorerie opérationnel s’est révélé «faible», mais devrait gagner en consistance sur l’ensemble de l’exercice.

 A la Bourse, l'action ABB a terminé en recul de 0,9% à 20,08 francs, dans un SMI en baisse de 0,2%.

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