La Bourse de Tokyo a clôturé mardi sur une nette progression une séance mal engagée, le discours du président chinois Xi Jinping promettant une plus grande «ouverture» économique de son pays ayant rassuré les investisseurs.

Après s’être affiché en baisse à l’ouverture, l’indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a finalement gagné 0,54% (+116,06 points) à 21.794,32 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pris 0,35% (+6,06 points) à 1.731,94 points.

Le dirigeant chinois, qui s’exprimait devant de hauts responsables internationaux au Forum de Boao pour l’Asie, a promis d’abaisser «considérablement» les droits de douanes sur les automobiles étrangères et d’autres produits.

«La Chine ne cherche pas à dégager un excédent commercial», a-t-il encore assuré, alors que l’énorme déficit des Etats-Unis vis-à-vis de Pékin est à l’origine des tensions commerciales entre les deux pays.

«Les investisseurs ont salué ces déclarations comme un signe d’apaisement», a commenté pour l’AFP Hikaru Sato, analyste chez Daiwa Securities.

Les propos de Xi ont aussi fait remonter la monnaie américaine face au yen, ce qui a profité aux titres des sociétés exportatrices japonaises, a-t-il ajouté.

Le dollar s’affichait ainsi à 107,15 yens, contre 107,02 yens la veille à la clôture. Dans le même temps, l’euro s’est aussi renforcé, à 131,87 yens, contre 131,41 yens la veille, après des propos optimistes du gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi dans le rapport annuel de l’institution.

La place tokyoïte avait ouvert en recul, le Nikkei cédant 0,39% en début de matinée, dans le sillage d’une fin de séance tendue à Wall Street après l’annonce d’une perquisition du FBI dans les bureaux de l’avocat personnel du président américain Donald Trump.

Du côté des valeurs, le secteur automobile s’est inscrit en forte hausse: Toyota a gagné 1,43% à 6.838 yens, Honda Motor a bondi de 2,60% à 3.784 yens et Nissan a pris 0,71% à 1.126 yens.

Les groupes d’équipements industriels ont également profité des promesses chinoises, à l’image des fabricants d’engins de chantier Hitachi Construction Machinery (+4,64% à 4.055 yens) et Komatsu (+2,93% à 3.542 yens), ou du spécialiste des robots industriels Fanuc (+3,30% à 26.445 yens).

A l’inverse, le spécialiste des petits écrans LCD Japan Display a perdu 1,85% à 159 yens, après avoir annoncé que le prix des actions qu’il prévoit d’émettre, conformément à son projet de levée de fonds annoncé fin mars, sera fixé à 143 yens, en dessous de ce qui avait été anticipé.

Après avoir déjà chuté lundi, le groupe de commerce et services en ligne Rakuten a de nouveau souffert, perdant 3,42% à 800,3 yens, soit une des plus fortes baisses du jour. Il a confirmé avoir obtenu une fréquence pour exploiter son propre réseau de téléphonie mobile, mais les investisseurs s’inquiètent des investissements nécessaires pour le développer.

Autre titre à rebours de la tendance, le réseau social Line a plongé de 3,84% après que les trois poids lourds des télécoms japonais, SoftBank Group (+1,52% à 7.714 yens), NTT Docomo (-0,03% à 2808 yens) et KDDI (-0,10% à 2.767 yens), ont annoncé le lancement d’un service commun de messagerie instantanée, baptisé +Message, pour concurrencer celui de Line, actuellement largement dominant dans le pays.