Pétrole: les stocks US gonflent largement au-delà des attentes

AWP

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Lors de la semaine achevée le 27 mars, les réserves de brut ont explosé de 13,8 millions de barils. Les analystes avaient tablé sur une hausse de 3,3 millions de barils.

es stocks de pétrole brut ont augmenté bien plus que prévu aux Etats-Unis la semaine dernière, selon un rapport publié mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).

Lors de la semaine achevée le 27 mars, les réserves commerciales de brut ont explosé de 13,8 millions de barils pour s’établir à 469,2 millions, un chiffre nettement supérieur aux prévisions des analystes qui avaient tablé sur une hausse de 3,3 millions de barils.

«On ne s’attendait pas à ce que la cadence des raffineries freine aussi rapidement», indique John Kilduff d’Again Capital.

Les raffineries ont en effet fonctionné à 82,3% de leurs capacités, soit une baisse de 5% par rapport à la semaine précédente.

«La réaction à ce ralentissement a été si prompte qu’on a vu les stocks de brut grimper en flèche», ajoute l’expert, précisant que cette très forte hausse s’explique avant tout par l’impact du coronavirus sur la consommation d’or noir.

Ce rapport de l’EIA est d’ailleurs le premier à refléter de manière aussi nette les répercussions de la pandémie, le coup d’arrêt au transport mondial et les mesures de confinement ayant fait s’effondrer la demande en pétrole aux Etats-Unis, premier consommateur de brut sur la planète.

En plus des stocks de brut américains, ceux d’essence ont également nettement augmenté, progressant de 7,5 millions de barils, là où les analystes anticipaient une hausse de seulement 1,5 million de barils.

«La demande hebdomadaire en essence a chuté de près de 25%, ce qui est gigantesque», note M. Kilduff.

En revanche, les réserves de produits distillés (fioul de chauffage et gazole) ont reculé de 2,2 millions de barils, alors que les analystes s’attendaient à une hausse de 1 million de barils.

«La préoccupation va bientôt être de savoir si les Etats-Unis ont suffisamment d’espace de stockage», prévient M. Kilduff, qui anticipe de nouvelles augmentations dans les prochaines semaines.

Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité que la production américaine reste à un niveau très élevé, les Etats-Unis extrayant en moyenne 13,0 millions de barils par jour (mbj).

«A moins que cela ne change, les prix du pétrole vont continuer à baisser», avertit M. Kilduff, qui rappelle que le marché est déjà asphyxié par une offre surabondante.

En repli avant la diffusion du rapport, le cours du baril de WTI de New York accentuait ses pertes peu après la publication avant de rebondir un peu. Il progressait de 0,24% à 20,53 dollars vers 15H15 GMT.

Les importations ont légèrement reculé, passant de 6,12 mbj à 6,05 mbj. Les exportations sont elles tombées de 3,85 mbj à 3,16 mbj.

Les stocks de brut WTI du terminal de Cushing (Oklahoma, sud) qui servent de référence à la cotation du pétrole à New York, ont augmenté de 3,5 millions barils, à 42,8 millions de barils.

La demande en énergie aux Etats-Unis a reculé par rapport à la semaine précédente: au cours des quatre dernières semaines, les Etats-Unis ont au total consommé en moyenne 20,0 mbj, ce qui représente une baisse de 2,2% sur un an.

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