La Bourse de Tokyo a été plombée mardi par les valeurs tech après des restrictions américaines sur les puces, à contre-courant d’un regain de confiance des places chinoises, tandis que le pétrole connaissait un répit précaire.

Tokyo pénalisée par les puces

A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en repli de 1,83% à 38’474,30 points, tandis que l’indice élargi Topix a abandonné 1,16% à 2682,58 points.

Le marché a été tiré vers le bas par le dévissage des titres liés aux semiconducteurs à l’image de Advantest (-9,21%), Disco Corp (-7,60%) ou Tokyo Electron (-3,71%).

Des «ventes massives» s’inscrivant dans le sillage de Wall Street, à la suite de l’annonce de nouvelles restrictions américaines qui ont tétanisé le secteur, expliquent les analystes du courtier IwaiCosmo.

Le gouvernement de Joe Biden a présenté lundi un contrôle renforcé des exportations de puces les plus perfectionnées pour l’intelligence artificielle (IA).

Le transport maritime en berne, Nippon Steel morose

Les transporteurs maritimes restent pénalisés par la perspective de droits de douane américains renchéris à l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump, susceptibles de bouleverser les échanges internationaux.

Grands noms du secteur au Japon, NYK Line ont reculé de 1,16% et Mitsui O.S.K. Lines de 0,86%.

De son côté, l’aciériste Nippon Steel perdait 1,08%: selon la chaîne CNBC, les sidérurgistes américains Cleveland-Cliffs et Nucor préparent une contre-offre pour racheter leur concurrent U.S. Steel, dont l’acquisition par le géant japonais a été bloquée par Washington.

Le pétrole reprend son souffle, les craintes sur l’offre persistent

Les cours du pétrole avaient accéléré lundi, propulsés par les nouvelles sanctions des Etats-Unis contre le secteur énergétique russe, de quoi réduire l’offre sur le marché mondial.

Après cette forte hausse, sur fond de prises de bénéfices et de dollar renchéri, les prix reprennent leur souffle mardi dans les échanges asiatiques. Vers 06h30 GMT, le baril de WTI américain cédait 0,47% à 78,45 dollars et celui de Brent de la mer du Nord 0,56% à 80,56 dollars.

Pour autant, «toute correction devrait rester très momentanée, à moins de changements majeurs dans les fondamentaux du marché concernant les tensions sur l’offre», souligne Daniela Sabin Hathorn, analyste de Capital.com.

«De nouvelles perturbations de l’approvisionnement d’or noir sont attendues, car Donald Trump prévoit de renforcer les restrictions sur les exportations de pétrole iranien dès son entrée en fonctions» et l’Arabie saoudite pourrait réduire sa production ce mois-ci, a-t-elle indiqué.

Les Bourses chinoises rassurées, le dollar monte

A Hong Kong vers 06h30 GMT, l’indice Hang Seng grimpait de 1,87% à 19’227,52 points. L’indice composite de Shanghai bondissait de 2,42%, celui de Shenzhen de 3,90%.

Les marchés semblent soulagés par des informations de l’agence Bloomberg selon lesquelles l’équipe économique du président élu Donald Trump envisagerait d’augmenter très progressivement les taxes douanières mois après mois, comme levier de négociations.

«Cette perspective d’une application graduelle des droits de douane dans le monde alimente un moral plus optimiste (des investisseurs) concernant l’impact pour l’économie chinoise», a commenté Billy Leung, du courtier Global X ETFs cité par Bloomberg.

Autre facteur de réconfort pour les investisseurs: un régulateur des marchés financiers a indiqué lundi qu’elle ferait de la stabilisation des places chinoises une priorité cette année, augurant d’interventions accrues des autorités.

De son côté, le dollar se ballotait au gré des attentes sur les futures mesures économiques et commerciales de Donald Trump, sur fond d’écart croissant entre la politique monétaire américaine et celle des autres grandes économies du globe.

Vers 06h30 GMT, le billet vert grimpait de 0,08% face à la devise nippone, à 157,63 yens pour un dollar. Il se renforçait légèrement face à la monnaie commune européenne, à 1,0248 dollar pour un euro.

Alerte sur la dette nippone

Le retour imminent de Donald Trump à la Maison Blanche a accéléré la flambée les taux d’emprunt des Etats à travers le monde, les marchés craignant que la politique protectionniste qu’il promet n’alimente les tensions inflationnistes.

Dans le sillage d’une flambée des taux américains mais également de la perspective d’un potentiel relèvement des taux de la Banque du Japon, le rendement des emprunts japonais à 10 ans évolue à son plus haut niveau depuis 2011 et celui des obligations d’État à 40 ans --émises depuis 2007-- s’est élevé mardi à un record, à quelque 2,75%.