Les Bourses asiatiques ont reculé jeudi dans un climat attentiste, avant une fermeture exceptionnelle de Wall Street et à la veille de chiffres sur l’emploi américain, tandis que l’annonce d’une inflation chinoise quasi-nulle, signe d’une consommation morose, assombrissait les marchés.
Bourses prudentes avant l’emploi aux Etats-Unis
Les Bourses asiatiques se sont repliées, faisant preuve de volatilité alors que les marchés new-yorkais resteront exceptionnellement fermés jeudi en raison d’une journée de deuil national pour le décès de l’ex-président Jimmy Carter.
Les investisseurs restent cantonnés dans la prudence avant la publication très attendue vendredi de statistiques sur l’emploi aux Etats-Unis en décembre, susceptible d’orienter les anticipations sur la politique monétaire de la Fed, soulignait le cabinet Tokai Tokyo Intelligence
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en baisse de 0,94% à 39.605,09 points, et l’indice élargi Topix en repli de 1,23% à 2.735,92 points.
Sydney reculait de 0,05% et Séoul de 0,14% vers 06H25 GMT.
L’ombre de Trump persiste, le dollar reprend son souffle
Donald Trump, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, continue de concentrer l’attention: le dollar est ainsi monté en flèche mercredi après des informations de CNN selon lesquelles le président élu américain envisagerait de déclarer l’état d’urgence économique pour augmenter rapidement les droits de douane.
De quoi inciter les opérateurs à se tourner vers le dollar, devise refuge, pour compenser les risques liés aux perturbations attendues du commerce international.
Le billet vert reprenait son souffle jeudi dans les échanges asiatiques: vers 02H15 GMT, il rebondissait légèrement de 0,13% par rapport à la devise japonaise, à 158,15 yens pour un dollar, et vis-à-vis de la monnaie européenne (+0,16%), à 1,0302 dollar pour un euro.
La perspective d’un bras de fer commercial a plombé certaines entreprises très dépendantes de leurs exportations vers les Etats-Unis, à l’image du constructeur automobile Toyota (-2,21%).
Par ailleurs, selon l’agence Bloomberg, l’administration Biden prévoit d’acter avant de quitter la Maison Blanche des restrictions accrues sur l’exportation de puces liées à l’intelligence artificielle -- notamment celles de l’américain Nvidia --, afin d’entraver l’accès de la Chine et de la Russie à ces composants-clés.
De quoi aiguiser encore l’inquiétude sur les activités des entreprises japonaises liées à la production de semi-conducteurs, dans le sillage d’une débâcle des titres du secteur à Wall Street mercredi. A Tokyo, Tokyo Electron (-1,83%), Sumco (-3,48%) et Renesas (-2,60%) ont plongé de concert.
Sumitomo Rubber Industries a lâché 0,67% après avoir annoncé racheter, pour 701 millions de dollars, la quasi-totalité de la marque de pneus Dunlop à son ancien partenaire, le géant américain du secteur Goodyear.
La Chine frôle la déflation
La Chine a évité de justesse une déflation en décembre, avec une progression de seulement 0,1% sur un an des prix à la consommation, confirmant les difficultés persistantes de la deuxième économie mondiale malgré les efforts de relance du gouvernement.
Ce chiffre, conforme aux prévisions, était digéré par des marchés chinois divisés et sans éclat: vers 06H30 GMT à la Bourse de Hong Kong, l’indice Hang Seng cédait 0,15% à 19.251,18 points, limitant ses gains. L’indice composite de Shanghai reculait de 0,39% et celui de Shenzhen gagnait 0,37%.
Certes, les Bourses chinoises arrivent «à un stade où nous touchons le fond» avant un rebond attendu, mais vu la forte attractivité des marchés d’actions américains, «la Chine pourrait mettre un peu de temps à attirer les investisseurs internationaux», estime Vincent Chui, économiste de Morgan Stanley cité par Bloomberg.
Le pétrole stable, inquiétudes sur la demande
Vers 06h30 GMT, le prix du baril de WTI américain remontait de 0,08% à 73,38 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord de 0,10% à 76,25 dollars.
Ls deux références effaçaient leurs pertes précédentes dans un marché marqué par des craintes sur la demande.
Un rapport de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) publié mercredi a avivé la perspective d’un affaiblissement de la consommation d’or noir, déjà nourrie par la morosité économique de la Chine, premier pays importateur, alors que l’offre pétrolière mondiale reste surabondante.