Les Bourses asiatiques ont reculé vendredi, après une journée de fermeture de Wall Street et avant un indicateur-clé américain, le géant du prêt-à-porter Fast Retailing (Uniqlo) perdant en particulier plus de 6% à Tokyo après des contre-performances en Chine.
Fébrilité avant l’emploi américain
Les investisseurs restaient prudents avant la publication vendredi de statistiques sur l’emploi aux Etats-Unis en décembre, susceptible d’orienter les anticipations sur la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).
Dans les minutes de leur réunion de mi-décembre, publiées mercredi, «des dirigeants de la Fed ont souligné qu’un ralentissement du rythme des baisses de taux est probable en 2025», rappelle Michael Wan, de la banque MUFG.
A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé en repli de 1,05% à 39’190,40 points, et l’indice élargi Topix en baisse de 0,80% à 2714,12 points.
Vers 07h25 (heure suisse), Sydney reculait de 0,64% et Séoul de 0,24%.
Le maintien de taux américains élevés tend à soutenir le dollar, qui profite déjà en tant que devise refuge des craintes de turbulences économiques internationales après l’arrivée au pouvoir le 20 janvier de Donald Trump.
Vers 07h25, le billet vert grimpait de 0,14% face à la devise nippone, à 158,36 yens pour un dollar.
«Un renchérissement du dollar accroît le risque d’une intervention des autorités japonaises (pour stabiliser leur devise) à mesure qu’on approche du niveau de 160 yens», avertissent les analystes de Standard Chartered.
Uniqlo plombé par la Chine
Le géant japonais du prêt-à-porter Fast Retailing (Uniqlo) a plongé de 6,52% à la Bourse de Tokyo, pénalisé par l’assombrissement de ses perspectives sur le marché chinois.
Il y a vu ses ventes reculer et ses bénéfices chuter sur le trimestre achevé fin novembre, selon ses résultats publiés jeudi, face à une consommation locale en berne et à la concurrence des plateformes d’e-commerce.
Or, la Chine représentait plus d’un tiers de son bénéfice d’exploitation sur l’exercice précédent.
De quoi alarmer les investisseurs, même si ses performances robustes au Japon et dans les pays occidentaux lui ont permis de compenser, avec un bond de 22% du bénéfice net du groupe.
«Les inquiétudes ont pris le dessus: les difficultés en Chine étaient traditionnellement compensées par les autres régions. Mais les attentes concernant ces marchés étrangers hors Chine sont désormais plus élevées», rendant plus compliqué d’y dégager les excédents nécessaires, a expliqué Kuni Kanamori, analyste de SMBC Nikko Securities cité par Bloomberg.
Autre facteur d’inquiétude: des appels au boycott contre Uniqlo en Chine, après des déclarations du patron de Fast Retailing assurant que l’entreprise «n’utilisait pas» de coton provenant du Xinjiang --région chinoise où Pékin est accusé de persécuter la minorité musulmane ouïghoure.
Seven & i bondit, Hyundai décolle
L’action du Seven & i, propriétaire des supérettes 7-Eleven, a bondi de 4,86% à Tokyo, après avoir grimpé de 7,4% en séance.
Raison de cette euphorie: selon Bloomberg, la société américaine d’investissement Apollo envisage une participation allant jusqu’à 1.500 milliards de yens (9,5 milliards de dollars) au capital du géant japonais de la distribution.
Et ce dans le cadre d’une opération devant permettre à Seven & i de sortir de la cote pour échapper à un rachat par son rival canadien Couche-Tard.
De son côté, le constructeur automobile Hyundai s’envolait de 6,10% à la Bourse de Séoul vers 06H25 GMT.
Il a annoncé un investissement record d’environ 16,1 milliards d’euros en 2025 en Corée du Sud pour accroître sa production de véhicules électriques et développer de nouveaux produits autour de la conduite autonome et de l’IA.
Les Bourses chinoises fléchissent, le pétrole se reprend
Vers 07h25 à la Bourse de Hong Kong, l’indice Hang Seng perdait 0,81% à 19’085,06 points. L’indice composite de Shanghai cédait 0,74% et celui de Shenzhen 1,34%.
Les places chinoises avaient tenté de reprendre leur souffle en début de semaine après avoir dégringolé de 5% la semaine dernière.
Ce sursis précaire ne cachait pas «les inquiétudes profondes concernant la trajectoire» de la deuxième économie mondiale «dans un contexte d’incertitudes liées à la guerre commerciale» avec l’arrivée de Donald Trump, a observé Stephen Innes, de SPI Asset Management.
Sur le marché du pétrole, soutenu par la vague de froid aux Etats-Unis --présage d’une demande accrue--, le baril de WTI américain grimpait de 0,49% à 74,28 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,51% à 77,31 dollars.