Les marchés européens sur la défensive avant les négociations sur la dette US

AWP

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Paris a été particulièrement pénalisé par ses poids lourds du luxe, très exposés à la Chine, et a cédé 0,59%. Londres a reculé de 0,18%, Milan de 0,16%, tandis que Francfort a fini quasi stable (+0,02%).

Les bourses mondiales choisissent la prudence mardi face au risque de blocage sur le plafond de la dette américaine et à des données macroéconomiques qui ont déçu en Chine.

En Europe, les places ont fini en berne. Paris a été particulièrement pénalisée par ses poids lourds du luxe, très exposés à la Chine, et a cédé 0,59%. Londres a reculé de 0,18%, Milan de 0,16%, tandis que Francfort a fini quasi stable (+0,02%).

Wall Street peinait également en attendant des négociations à la Maison Blanche sur le plafond de la dette des Etats-Unis et à la veille de la publication des chiffres de l’inflation américaine d’avril.

Vers 17H50, le Nasdaq perdait 0,57%, le S&P 500 cédait 0,37% et le Dow Jones 0,10%.

Les exportations chinoises se sont tassées en avril, tandis que les importations ont poursuivi leur repli, pénalisées par une reprise fragile de la deuxième économie mondiale et une demande mondiale atone, selon des chiffres officiels publiés mardi.

Des données qui ne sont pas en adéquation avec «la dynamique qu’on pouvait attendre d’une phase de réouverture économique», selon Alexandre Baradez, analyste d’IG France.

Le marché est d’autant plus crispé par le risque de défaut de paiement des Etats-Unis, si aucun accord n’est trouvé sur le relèvement du plafond de la dette du pays, et par l’attente des données sur l’inflation américaine publiées mercredi.

Le président américain Joe Biden doit recevoir mardi des ténors de l’opposition républicaine, sans grand espoir toutefois de dénouer un conflit sur la dette publique, qui pourrait, dans le pire des cas, acculer les Etats-Unis à la faillite.

«Les taux très courts des Etats-Unis, à un mois notamment, s’envolent aujourd’hui, ce qui est la traduction des craintes sur le plafond de dette», commente M. Baradez.

Plus largement sur le marché obligataire, les taux des Etats étaient en très légère hausse en Europe comme aux Etats-Unis.

L’effet de la hausse des taux d’intérêt, depuis un an et demi, commence à être ressenti dans le secteur immobilier dont l’activité ralentit sous l’effet du durcissement des conditions de crédit.

Alexandre Baradez ne voit pas la situation «dégénérer» mais l’impact des hausse de taux d’intérêt «reste un sujet d’inquiétude tant que la pression sur les taux ne s’estompe pas et elle ne va pas s’estomper tant que l’inflation restera élevée» et poussera les banques centrales à adopter une politique monétaire restrictive.

L’immobilier fissuré

Le groupe immobilier suédois SBB a annoncé lundi reporter le versement de dividendes et annuler une opération d’émission d’actions afin de «renforcer la liquidité de l’entreprise». Son action a chuté de 24,20% à Stockholm.

«SBB nous rappelle que nous avons quelques sociétés immobilières très endettées» qui devraient se pencher sur leur bilan, a souligné auprès de l’AFP Esbjörn Lundevall, stratégiste actions de la banque suédoise SEB.

Les prix de l’immobilier ont déjà baissé de 12% depuis leur pic de février 2022 en Suède, ce qui fragilise les entreprises foncières. SBB avait vu sa note dégradée à BB+ lundi par Standard & Poor’s, correspondant à la catégorie «dette spéculative».

A Londres, l’agence immobilière en ligne britannique Purplebricks, en difficultés, s’est écroulée de plus de 65%, après avoir annoncé qu’un processus de vente actuellement en cours pourrait se traduire par des pertes importantes pour les actionnaires.

Dans leur sillage, Fastighets a dégringolé de 6,78% à Stockholm. A Paris, Covivio a perdu 3,84%, Icade 2,37% et URW 1,74%.

Du côté des matières premières et des devises

Les prix du pétrole sont en baisse mardi, reprenant leur souffle après plusieurs séances de forte hausse des cours, des données venant de Chine refroidissant le marché quant à la reprise économique du pays.

Le baril de WTI américain cédait 2,02%, à 71,71 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,91%, à 75,52 dollars, vers 17H45.

L’euro baissait de 0,44% face au dollar, à 1,0956 dollar.

Le bitcoin cédait 0,18%, à 27’510 dollars.

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