Les marchés européens plutôt sereins après l’inflation US et la BCE

AWP

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Alors que Paris et Milan clôturent en baisse de 0,26% et 0,40%, Francfort et Londres terminent proche de l’équilibre.

Les bourses européennes ont accueilli avec pondération jeudi une réunion sans surprise de la Banque centrale européenne (BCE) tandis que la sérénité dominait à Wall Street en dépit d’une accélération plus forte que prévu de l’inflation en mai aux Etats-Unis.

Face à un élan d’optimisme de la BCE vis-à-vis de la croissance en zone euro et au maintien de ses soutiens monétaires, les indices européens ont réagi diversement: Paris (-0,26%) et Milan (-0,40%). Francfort (-0,06%) et Londres (+0,10%) ont conclu proche de l’équilibre. A Zurich, le SMI a encore inscrit des sommets historiques et a fini en hausse de 0,19%. 

La Bourse de New York se maintenait dans le vert en dépit d’une hausse de l’inflation plus forte que prévu aux États-Unis en mai, mais moins forte qu’en avril: le Dow Jones prenait 0,36%, le Nasdaq +0,53% et l’indice S&P 500 +0,45% vers 16H30 GMT.

Signe d’une économie qui redémarre, les prix à la consommation aux États-Unis ont augmenté plus que prévu en mai (+0,6%) après une hausse de 0,8% en avril.

Hors alimentation et énergie, la hausse des prix à la consommation s’est élevée à 3,8% en mai sur un an, soit la plus forte hausse depuis juin 1992.

Cette publication était très attendue par les marchés qui craignent qu’une accélération de l’inflation n’aboutisse à un resserrement monétaire prématuré. Mais jusqu’ici, la Réserve fédérale américaine (Fed) assure vouloir maintenir les taux à un bas niveau tant que le plein emploi ne sera pas rétabli.

Les demandes hebdomadaires d’allocations chômage aux États-Unis ont continué de reculer, avec 376.000 nouvelles inscriptions, mais moins que ne l’espéraient les analystes, suggérant qu’un retour à la normale du marché du travail n’est pas imminent.

«Si la Fed se préoccupe davantage du marché du travail et moins de l’inflation, l’accélération de la hausse des prix pourrait néanmoins devenir de moins en moins confortable pour elle», préviennent les experts d’Aurel BGC.

En zone euro, pour ne pas mettre en péril l’amorce de reprise, le conseil des gouverneurs de la BCE a maintenu jeudi son cap monétaire accommodant, fait de taux d’intérêt à leur plus bas historique et d’achats massifs de dette.

«Mais la discussion sur l’ampleur du soutien monétaire nécessaire va s’intensifier dans les semaines à venir», estime Ulrike Kastens, économiste à DWS, pour qui le «début de la sortie des politiques monétaires ultra-accommodantes devrait commencer à l’automne».

La BCE a relevé ses prévisions de hausse des prix à la consommation à 1,9% cette année et 1,5% l’année prochaine, tout en répétant qu’elle ne croyait pas à un dérapage durable des prix, de quoi rassurer les marchés.

«Les marchés acceptent l’inflation si les banques centrales gardent le calme dont Mme Lagarde (la présidente de la BCE, NDLR) a fait preuve aujourd’hui», commente Jochen Stanzl, analyste de CMC Markets.

Le marché de la dette souveraine restait serein après ces annonces. Les rendements sur les bons du Trésor à dix ans, qui avaient d’abord fait preuve de nervosité en s’inscrivant en hausse à 1,51% avant la publication de l’indice des prix, reculaient à 1,48%.

L’automobile en panne 

Après Renault (-0,42% à 34,47 euros) et Volkswagen (-0,41% à 230,05 euros), Peugeot et Citroën ont également été mis en examen en France dans l’enquête sur la fraude aux contrôles antipollution des anciennes générations de moteurs diesel. Leur maison mère Stellantis a perdu 1,31% à 17 euros.

A Francfort, le reste du secteur auto peinait face à l’actuelle pénurie mondiale de puces électroniques qui plombe le secteur: BMW (-1,85% à 92,85 euros), Daimler (-0,27% à 78,17 euros) et Continental (-0,49% à 128,74 euros).

Altice investit dans BT 

BT a pris 6,55% à 195,15 pence après que le milliardaire Patrick Drahi, patron du groupe de télécoms et de médias Altice, a annoncé avoir acquis 12,1% du capital de l’opérateur britannique, devenant son premier actionnaire.

Du côté du pétrole, de l’euro et du bitcoin 

Les cours du pétrole refluaient après avoir touché de nouveaux plus hauts jeudi à la suite de la publication par l’Opep d’un rapport mensuel optimiste.

Vers 16H50 GMT (16H50 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 72,02 dollars à Londres, en repli de 0,29% par rapport à la clôture de la veille.

A New York, le baril de WTI pour le mois de juillet cédait de 0,20%, à 69,82 dollars.

L’euro se stabilisait (-0,03%) face au billet vert, à 1,2176 dollar.

Le bitcoin montait de 1,07%, s’échangeant autour de 36.798 dollars.

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