Les marchés européens montent au lendemain de la Fed

AWP

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Francfort prend 1,23%, Paris 0,13%, Milan 0,33%, et Londres 0,25%. A Zurich, le SMI gagne 0,47%.

Les Bourses européennes ont clôturé en hausse jeudi tandis que Wall Street hésitait à la mi-séance, partagées entre un discours accommodant de la Banque centrale américaine la veille et une forte appréciation des rendements obligataires.

A l’issue des échanges européens, l’indice Dax à Francfort a pris 1,23%, Paris 0,13%, Milan 0,33%, et Londres 0,25%. A Zurich, le SMI a gagné 0,47%. 

Au lendemain de records sur les indices Dow Jones et S&P 500 à Wall Street, le premier avançait de 0,45%, le second perdait 0,41%, pendant que le Nasdaq plongeait de 1,50% à la mi-séance vers 17H30 GMT.

«Le marché s’est fait rattraper par la patrouille après s’être bien comporté la veille», commente auprès de l’AFP Philippe Cohen, gérant chez Kiplink Finance, voyant là «une incompréhension et une contradiction dans les propos de la Fed» au lendemain de sa réunion.

La puissante institution de Washington table désormais sur une croissance de 6,5% du produit intérieur brut cette année contre 4,2% précédemment, grâce notamment à l’accélération de la campagne de vaccination et l’adoption de plans de relance ambitieux.

Le marché anticipe donc une nette progression de l’inflation, ce qui s’est traduit jeudi par une forte tension sur le rendement des obligations.

Le taux sur la dette américaine à dix ans, qui influence ceux des crédits aux entreprises et immobiliers, évoluait à 1,726%, à ses plus hauts niveaux depuis début 2020.

La tension sur les taux touchait aussi l’Europe, le taux français à dix ans s’établissant à -0,020% et le taux allemand à -0,266%.

Un risque de «décorrélation» existe désormais sur les marchés entre une Europe à la croissance et à l’inflation molles et des Etats-Unis qui voient leur économie se normaliser progressivement, alerte Philippe Cohen. 

La Banque d’Angleterre (BoE) a pour sa part maintenu jeudi son taux directeur à un plus bas historique et a confirmé que l’inflation remonterait autour de 2% au printemps. 

Le taux britannique à dix ans, qui se tendait déjà nettement avant ces annonces, a poursuivi sa trajectoire haussière, à 0,872%.

Côté statistiques, aux Etats-Unis, le nombre d’inscriptions hebdomadaires au chômage a augmenté, contredisant les estimations des analystes. Dans le même temps, l’indice d’activité de la région de Philadelphie a accéléré de manière vertigineuse au point d’atteindre son plus haut niveau en près de 50 ans.

Plus tôt dans la matinée, les Bourses asiatiques avaient avancé: l’indice Nikkei à Tokyo a pris 1,01%, la Bourse de Hong Kong 1,28% et Shanghai 0,51%.

Les bancaires grimpent 

La progression des rendements obligataires bénéficiait aux valeurs bancaires: Société Générale, en tête du CAC 40 à Paris, a gagné 4,26% à 22,90 euros, BNP Paribas 2,44% à 52,94 euros et Crédit Agricole 2,92% à 12,53 euros.

A Francfort, Deutsche Bank a grimpé de 4,67% à 10,99 euros, en tête du Dax après des commentaires d’un de ses directeurs sur une bonne performance de la banque d’investissement.

Volkswagen dépasse SAP 

Après avoir évolué en forte hausse, le constructeur allemand (-3,36% à 223,05 euros) est retombé sous le poids de prises de bénéfices. Le constructeur reste cependant le groupe le plus valorisé du Dax, après avoir dépassé hier l’éditeur de logiciels SAP.

Vaste transformation pour National Grid 

Le gestionnaire du réseau britannique d’électricité et de gaz National Grid (-0,29% à 829,00 pence) a dévoilé plusieurs opérations afin de se renforcer au Royaume-Uni, via notamment le rachat pour 7,8 milliards de livres du plus grand distributeur électrique du pays.

Le pétrole plonge 

Vers 17H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 64,35 dollars à Londres, en recul de 5,37% par rapport à la clôture de la veille, sous l’effet combiné de facteurs pesant sur la demande dont les déboires du vaccin AstraZeneca et la menace de nouveaux confinements en Europe. 

A New York, le baril américain de WTI pour avril perdait 5,42%, à 61,13 dollars.

L’euro reculait de 0,42% à 1,1927 dollar tandis que la livre perdait 0,21% face au billet vert, à 1,3936 dollar.

Le bitcoin prenait 2,76% à 59.330 dollars.

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