Les marchés européens dans l’incertitude

AWP

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Les places financières du Vieux Continent ont fini en léger repli: Paris a perdu 0,27%, Francfort 0,20% et Londres a cédé 0,44%.

Une série d’incertitudes économiques et géopolitiques ont poussé les Bourses européennes à la prudence mercredi, tandis que Wall Street s’appuyait sur les derniers résultats d’entreprises pour progresser.

Les places financières européennes ont fini en léger repli: Paris a perdu 0,27%, Francfort 0,20% et Londres a cédé 0,44%, selon les résultats définitifs.

Après une ouverture mitigée, la Bourse de New York s’orientait à la hausse. Le Dow Jones gagnait 0,32%, l’indice élargi S&P 500 0,92% et le Nasdaq 1,90% vers 16H05 GMT.

Les marchés européens sont de nouveau méfiants, après l’optimisme de mardi, à l’approche de la réouverture programmée jeudi du gazoduc Nord Stream 1 qui alimente l’Allemagne et d’autres pays d’Europe de l’Ouest en gaz russe.

Le président russe Vladimir Poutine s’est interrogé mercredi sur l’état d’une turbine de ce gazoduc réparée au Canada, alimentant l’incertitude sur l’avenir des livraisons de gaz.

L’opérateur allemand du réseau Gascade s’est néanmoins dit optimiste, estimant que les livraisons de gaz russe à l’Allemagne via Nord Stream devraient reprendre au niveau «d’avant la maintenance».

Dans ce contexte tendu, la Commission européenne a demandé aux Vingt-Sept de réduire volontairement de 15% leur demande de gaz sur les huit prochains mois, pour surmonter la chute des livraisons russes, et voudrait des baisses obligatoires en cas d’urgence.

Mais des réductions de production imposées aux entreprises pour limiter la consommation de gaz pourraient avoir «des effets économiques désastreux», ont averti des représentants du patronat européen.

Le prix du gaz naturel européen de référence, le TTF néerlandais, montait de 1,78% à 155 euros vers 16H05 GMT.

Autre facteur d’incertitude, le chef de la diplomatie russe a affirmé mercredi que les objectifs militaires de la Russie en Ukraine ne se limitaient plus uniquement à l’est du pays, mais concernaient également «d’autres territoires» et pourraient encore s’étendre.

«Cette escalade apparente fait naître la perspective d’un conflit encore plus long et plus prolongé, avec toute l’incertitude qui en découle», souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

La réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi est aussi dans les têtes des investisseurs. Les marchés anticipent désormais une hausse des taux directeurs de 50 points de base, plus forte qu’initialement prévue, et attendent la présentation d’un outil destiné à limiter le creusement de l’écart des taux d’intérêts des dettes d’État de la zone euro.

«Il y a beaucoup de sujets sur la table» entre hausses des taux dans les mois à venir et outil «anti-fragmentation», selon Ilana Azuelos-Bossard, directrice adjointe chez Kiplink Finance. «On sait dans quelle direction la BCE va aller mais il reste la question de l’ampleur» de son action, ajoute-t-elle.

L’euro reculait légèrement de 0,15% face au dollar, à 1,0213 dollar.

En Italie, le chef du gouvernement Mario Draghi, qui tente de sauver son gouvernement en appelant à un nouveau «pacte» de confiance, se soumet à un vote des parlementaires italiens. «Des tensions supplémentaires dont les marchés se seraient bien passés», selon Ilana Azuelos-Bossard. La Bourse de Milan a terminé en nette baisse de 1,60% et sur le marché obligataire, le taux d’intérêt de la dette italienne à dix ans s’est montré très volatil (3,374% à 15H50 GMT).

Uniper rebondit

Le géant allemand de l’énergie Uniper, au bord de la faillite depuis les interruptions de livraison de gaz russe, s’est envolé de 12,69% à Francfort alors que l’Etat pourrait grimper à 30% de son capital, selon la presse allemande.

Les ventes de Volvo Cars patinent

Le constructeur automobile Volvo Cars a presque triplé son bénéfice net au deuxième trimestre mais a connu une baisse de 27% de ses ventes au détail. Le groupe prévoit que la situation économique mondiale incertaine continue d’affecter ses ventes au troisième trimestre. Le titre a chuté de 5,24% à Stockholm.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole réduisaient leurs pertes par rapport au début de séance, après la publication d’une baisse inattendue des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre perdait 0,60% à 106,72 dollars vers 16H00 GMT.

Celui de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, baissait de 0,69% à 103,50 dollars.

Le bitcoin grimpait de 3,85% à 24.195 dollars.

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