Le pétrole miné par la dépression des consommateurs américains

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Le Brent termine sur une perte de 2,35% à 73,02 dollars et le WTI finit sur une dépréciation de 2,50% à 68,93 dollars.

Les cours de l’or noir ont nettement reculé mardi alors que la confiance des consommateurs américains est en berne un mois après l’entrée en fonction de Donald Trump et que le marché craint une éventuelle levée de sanctions américaines contre la Russie.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, a lâché 2,35% à 73,02 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a cédé 2,50% à 68,93 dollars.

Les deux références du brut ont terminé à un plus bas depuis fin décembre dernier.

L’indice de confiance du Conference Board de février a fortement reculé mardi, perdant sept points en un mois, à 98,3, là où la médiane des attentes d’un consensus d’économistes interrogés par Bloomberg tablait sur 102,5 points.

Vendredi, une autre publication de l’université du Michigan a aussi témoigné d’une inquiétude accrue des consommateurs quelques semaines après l’entrée en fonction du président Donald Trump.

Les Etats-Unis sont le premier pays consommateur d’or noir dans le monde, et des anticipations pessimistes sur la demande plombent les cours du brut.

«En ce moment, le marché est très volatil», et chaque nouvelle est vécue «comme un coup de massue pour les opérateurs», souligne auprès de l’AFP John Kilduff, d’Again Capital.

L’indice de confiance des consommateurs est un «catalyseur» dans un contexte de «vents contraires persistants pour les prix, qui les empêchent de monter très haut», notamment à cause de la faible demande chinoise, ajoute M. Kilduff.

Selon l’analyste, «le passage sous la barre des 70 dollars pour le baril de WTI va attirer l’attention de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+)».

Le cartel prévoit de remettre graduellement sur le marché 2,2 millions de barils quotidiens à partir d’avril, à hauteur de 120.000 barils par jour en plus chaque mois pendant 18 mois.

Mais l’Opep+ a déjà reporté à trois reprises leur réintroduction, considérant que le prix du pétrole n’était pas suffisant pour ajouter des barils.

Les cours du pétrole sont aussi minés par l’éventualité d’une levée des sanctions américaines contre Moscou.

Trois ans après l’invasion russe, les Etats-Unis de Donald Trump se sont alliés lundi à la Russie lors de votes sans précédent à l’ONU sur le conflit ukrainien, poussant leur idée d’une paix rapide sans condamnation de Moscou, ni défense des frontières de l’Ukraine.

«Dans la mesure où nous continuons à avoir ces ouvertures à la Russie par l’administration Trump, il y a un sentiment croissant (...) que nous allons avoir plus d’approvisionnement russe sur le marché» grâce à des sanctions moindres sur le secteur énergétique du pays, relève John Kilduff.

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