Le pétrole chute, pas de signe d’extension du conflit au Proche-Orient

AWP

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Le Brent termine sur une perte de 2,26% à 84,89 dollars et le WTI finit sur un recul de 2,36% à 80,51 dollars.

Les cours du pétrole ont chuté, vendredi, sur un marché qui n’anticipe pas d’extension de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, tandis que des indicateurs américains font craindre un essoufflement de la consommation.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier s’est retranché de 2,26%, pour clôturer à 84,89 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en décembre, a lui reculé de 2,36%, à 80,51 dollars.

Le WTI a, de nouveau, frôlé le seuil psychologique de 80 dollars (80,10), au plus bas depuis fin août, ce qui lui a permis de se reprendre légèrement en toute fin de séance sur un rebond technique.

«Les prix baissent parce que le conflit au Moyen-Orient n’a pas donné lieu à une escalade, jusqu’ici, malgré l’offensive terreste d’Israël à Gaza», a décrit Barbara Lambrecht, de Commerzbank, dans une note.

Vendredi, le chef du mouvement libanais pro-iranien Hezbollah, Hassan Nasrallah, a enjoint les Etats-Unis d’»arrêter rapidement l’agression à Gaza» s’ils voulaient «empêcher une guerre régionale».

«Il ne semble pas qu’il soit intéressé par un élargissement du conflit», a néanmoins estimé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. «Donc ça pourrait avoir calmé les cours du pétrole.»

Pour José Torres, d’Interactive Brokers, le marché «revoit à la baisse les risques d’un conflit plus vaste».

«Les opérateurs se concentrent sur la demande plus faible», a fait valoir l’économiste.

Après la décision de la banque centrale américaine (Fed), mercredi, de laisser inchangé son taux directeur, les marchés s’étaient réjouis, jeudi, y voyant la fin du cycle de resserrement monétaire.

Mais vendredi, les traders ont constaté l’impact de cette politique monétaire, entamée l’an dernier, sur l’économie américaine, qui commence à montrer des signes d’essoufflement.

Quelque 150.000 emplois ont été créés en octobre aux Etats-Unis, selon le ministère du Travail, soit la moitié du mois précédent et moins que les 180.000 attendus par les économistes.

Ce rapport «va permettre à la Fed de poursuivre le statu quo» monétaire, a annoncé Nancy Vanden Houten, d’Oxford Economics, dans une note.

Les opérateurs ont aussi relevé le fléchissement de l’activité dans le secteur des services aux Etats-Unis en octobre, au plus bas depuis mai.

«Ces données un peu molles sont peut-être un soulagement pour la Fed, mais cela pèse sur le brut, une économie plus faible signifiant une moindre demande», a expliqué Craig Erlam, d’Oanda, dans une note.

Pour Andy Lipow, la déprime du pétrole pourrait inciter Arabie saoudite et Russie à prolonger les restrictions de leurs volumes pour soutenir les prix de l’or noir.

«Je m’attends à ce qu’ils continuent au premier trimestre» 2024, dit l’analyste, alors que l’engagement n’a été pris, pour l’instant, que jusqu’à la fin de l’année.

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