Le marché financier se cherche - Flash boursier Bonhôte

Groupe Bonhôte

2 minutes de lecture

La BNS maintient sa politique monétaire. La menace de guerre commerciale alimente la volatilité.

Après une semaine très chargée pour les banques centrales, jeudi dernier c’est la Banque Nationale Suisse (BNS) qui a, comme prévu, maintenu sa politique monétaire ultra accommodante inchangée, évoquant la situation «fragile» sur le marché des changes. La marge de fluctuation du taux Libor à trois mois reste donc comprise entre -1,25% et -0,25% et le taux d’intérêt appliqué aux avoirs à vue détenus à la BNS reste fixé à -0,75%. L’économie suisse a bénéficié, en début d’année, de la robuste expansion de la conjoncture globale, notamment de la croissance soutenue des Etats-Unis et de la Chine. Le ralentissement en Europe n’aura pas été très influent et l’économie helvétique a continué de se redresser conformément aux anticipations de la BNS. Au cours des trois premiers mois de l’année, le PIB a augmenté de 2,3%. Il s’agit, encore une fois, d’une progression supérieure au potentiel estimé. Dans ce contexte favorable, l’utilisation des capacités de production s’est encore améliorée, amenant ainsi le taux de chômage davantage à la baisse.

Actuellement, les risques dans les marchés financiers se trouvent dans l’évolution politique des pays et les éventuelles tensions au niveau international, notamment dans la tendance à renforcer le protectionnisme. Même si une guerre commerciale n’est dans l’intérêt ni des américains ni des chinois, il reste une probabilité que ce scénario se matérialise. En outre, ces tarifs punitifs augmentent l’inflation dans le monde entier. Ce développement devrait également contraindre les banques centrales à prendre d’importantes décisions.

Les marchés financiers ont également montré en début de semaine que les investisseurs ne peuvent plus ignorer ces risques. Prenons l’exemple de Daimler, elle est devenue la première entreprise du secteur automobile à réduire ses perspectives de bénéfices 2018 en raison de l’escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. La compagnie a affirmé que les clients chinois achèteraient moins de voitures suite aux nouvelles taxes sur les importations américaines imposées par le gouvernement. Une grande partie des SUV Mercedes Benz qui sont fabriqués à Tuscaloosa-Alabama (USA) est ensuite exportée en Chine.

Faut-il vraiment craindre une guerre commerciale? En principe pas, mais ces tensions continueront d’ajouter de la volatilité et de peser sur les marchés financiers.

L'essentiel en bref
 
Titres sous la loupe

Nestlé (ISIN: CH0038863350, prix: 75,20 francs)

La dépression qui touche actuellement les valeurs du secteur alimentaire n’épargne pas le géant vaudois. En baisse de 10% depuis le début de l’année, l’action Nestlé est délaissée par les investisseurs, qui fuient plus globalement les blue chips suisses.

Certes, le secteur est confronté à de nombreux défis, mais nous pensons que Nestlé est bien positionnée pour les surmonter. La stratégie employée par le CEO Mark Schneider, entré en fonction le 1er janvier 2017, est fondée sur plusieurs axes, ayant pour but de rendre l’entreprise plus efficace et plus agile. Parmi les exemples de mesures prises figurent: la diversité des membres de son conseil d’administration, la vente d’activités non-centrales, la croissance externe par acquisitions, l’allègement de sa structure de coûts.

La configuration technique du titre est également favorable. Un support solide se trouve à 74 francs et nous sommes actuellement à un plus-bas de 5 ans par rapport au secteur européen «alimentation et boissons».

Ce titre fait partie de nos investissements en mandat.

 

Intel Corp (ISIN: US4581401001, prix: 52,50 dollars) 

Le CEO d’Intel, Brian Krzanich, a été forcé de démissionner jeudi dernier car il n’a pas respecté le code de conduite interne de « non fraternisation » des dirigeants avec des employés de l’entreprise. Il aurait eu une relation cachée mais consentante avec un membre du personnel par le passé. Robert Swan, CFO depuis 2016, le remplace par intérim en attendant la sélection d’un successeur. 

Les prévisions de résultats pour le deuxième trimestre ont été révisées en hausse par rapport aux estimations initiales. Ainsi le chiffre d’affaires devrait atteindre 16,9 milliards de dollars et le bénéfice par action se situer à 0,99 dollar. Intel s’attend notamment à une amélioration des marges dans le segment data centers. 

La société a eu un excellent démarrage 2018. Ayant longtemps dominé le marché des processeurs pour PC et serveurs, elle a toutefois pris du retard dans le domaine des puces de nouvelle génération où elle est très concurrencée. Elle veut se renouveler en se diversifiant dans l’intelligence artificielle, la connectivité sans fil 5G, les véhicules autonomes et l’internet des objets. 

Avis de la gestion: du potentiel de rebond après la correction récente.

A lire aussi...