Le marché de la dette a peu évolué en zone euro

AWP

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Le taux d’emprunt de l’Allemagne a fini en petite hausse à 0,679%. Le rendement de la France s’est aussi tendu très légèrement, terminant à 0,949% contre 0,933%.

Les taux d’intérêt en zone euro ont peu varié mardi dans une séance dominée par l’attentisme, alors que le discours du nouveau président de la Réserve fédérale américaine (Fed) devant le Congrès s’est inscrit dans la continuité de sa prédécesseure Janet Yellen.

Le discours de Jerome Powell est ressorti «conforme aux précédents discours de la Fed et aux propos que pouvait tenir l’ancienne présidente Janet Yellen», a relevé auprès de l’AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

Nous sommes dans «la continuité en termes de politique monétaire, avec l’annonce d’une poursuite de la remontée graduelle taux avec des perspectives de croissance toujours positives», a-t-il complété.

Pour sa première intervention devant le Congrès depuis sa nomination par Donald Trump, M. Powell a décrit une «croissance économique forte» dopée par «une politique budgétaire devenue plus stimulante» et promis «d’autres hausses des taux graduelles».

L’inflation devrait «monter» cette année et les salaires «accélérer aussi», la récente volatilité des marchés n’altérant pas la bonne orientation des conditions financières.

«C’est un discours assez positif mais nous ne pouvons pas vraiment en tirer grand-chose aujourd’hui en termes de perspective de remontée des taux», a analysé M. Lenoir.

Période d’attente

Selon ce dernier, le marché de la dette en zone euro est dans une période «d’attente» et «d’observation» avant la prochaine réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) la semaine prochaine et alors que les investisseurs attendent des clarifications sur le front politique ce week-end avec deux échéances électorales en Allemagne et en Italie.

Concernant la réunion de la BCE le 8 mars, les attentes se focalisent surtout sur les nouvelles prévisions de la banque centrale en termes de croissance et d’inflation, a jugé M. Lenoir.

«Ces indications sont importantes pour estimer quand interviendra une première hausse des taux directeurs en Europe, sachant que la problématique de l’inflation va y être centrale, comme aux Etats-Unis», a-t-il expliqué.

Reste que «la situation économique aux Etats-Unis ou en Europe est plutôt saine et robuste, donc il n’y a pas de raison a priori que les banques centrales fassent d’erreur», a ajouté le spécialiste.

Dans ce contexte, le marché «se détache davantage de toutes les problématiques politiques», d’autant que pour les législatives italiennes du 4 mars, les investisseurs ont clairement pris le parti de se dire qu’aucun scénario catastrophe ne pouvait résulter de cette élection», a souligné M. Lenoir.

Du côté des indicateurs, le marché a pris connaissance des chiffres de l’inflation en Allemagne, où la hausse des prix à la consommation a décéléré en février à 1,4% sur un an, après 1,6% en janvier tandis qu’en Espagne, les prix sont repartis à la hausse en février, selon les données provisoires sur l’inflation qui s’est établie à 1,2%.

Mais ce sont surtout les chiffres demain de l’inflation en zone euro pour février qui seront scrutés de près.

A 18h00 (17h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a fini en petite hausse à 0,679% contre 0,652% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France s’est aussi tendu très légèrement, terminant à 0,949% contre 0,933%.

Celui de l’Italie a fini stable à 2,005% contre 2,017%, tout comme celui de l’Espagne, qui a terminé à 1,565% contre 1,556%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique s’est tendu à 1,561% contre à 1,509%.

A la fermeture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis évoluait à 2,906% contre 2,862% lundi, celui à 30 ans s’établissant à 3,178% contre 3,153% tandis que celui à deux ans s’affichait à 2,262% contre 2,221%.

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