La chronique des marchés de Vontobel au 26 février

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +1,8%, SPX +1,6%, Dow +1,4%, Russell +1,1%, SOX +2,2%, Eurostoxx +0,28%, SMI -0,21%.

Wall-Street reprend sa marche en avant en fin de semaine, encouragée par le recul des taux d’intérêts des obligations gouvernementales. Le rendement du 10 ans US revient de 2,95% en milieu de semaine passée à 2,85% ce matin, une vraie bouffée d’oxygène pour les actions. Du coup l’indice S&P500 (SPX) s’offre une belle séance vendredi, clôture au plus haut du jour et revient au-dessus de sa moyenne mobile à 50 jours. Le Dow Jones participe à la fête et repasse au-dessus des 25'000 points. Notons que la clôture, talon d’Achille de Wall-Street la semaine passée, se passe bien avec un peu plus d’intérêts acheteurs que vendeurs. Se détachent du lot les secteurs de l’énergie et de la vente au détail ainsi que les utilities (grâce à la baisse des taux obligataires). La volatilité perd du terrain, l’indice VIX (volatilité du SPX) abandonnant 12% à 16,44. Le dollar index DXY baisse légèrement alors que le billet vert reste bien orienté contre l’euro, actuellement à 1,2321. La monnaie unique européenne présente de légers signes de faiblesse ce lundi matin et traite à 1,15 contre franc. Le pétrole (WTI Light Crude) réalise une superbe fin de semaine et traite à 63,50 $ le baril, malgré la force du dollar. Notons que le principal article du Barron’s du weekend est consacré à l’or noir, l’hebdomadaire le voyant plus haut. Ce matin l’or reprend quelque peu de poil de la bête et revient à 1340$ l’once, attention à ne pas se laisser gruger, le métal jaune devrait aller plus bas, les taux d’intérêts sont à la hausse.

SMI à contre-courant la semaine dernière

La semaine écoulée aura donc vu les principaux marchés actions rebondir légèrement, à l’exception notable de la Suisse, les indices SMI et SPI abandonnant tous deux un peu moins de 0,5%. Novartis et Roche pénalisent la cote et, si l’on considère les performances des principaux titres du SMI depuis le début de l’année, on note que Roche et Nestlé sont de véritables boulets, Novartis aussi mais dans une moindre mesure. Et on observe aussi que Crédit Suisse et UBS sont en légère hausse depuis le premier janvier 2018. Nouvelle année, nouveaux leaders? Pour en revenir à Nestlé, précisons que l’action traite sur un niveau de support important. C’est peut-être le moment d’y revenir. Les rendements obligataires en baisse donc la semaine passée, le dollar en hausse et la volatilité en recul mais toujours bien présente et offrant de belles opportunités.

Les banques centrales semblent avoir débuté un exercice de communication afin de préparer l’opinion à un resserrement monétaire global. La semaine passée, les minutes de la réunion de janvier de la Fed ont montré qu’une hausse de taux de 25 points de base le 21 mars semble acquise. La Fed voit des signes évidents d'une tendance à la hausse de l'inflation et pense que la cible des 2% sera atteinte, tout en ne craignant pas de surchauffe. En revanche, pas de signal clair à l’horizon que 4 hausses au total seraient dans les cartes cette année, au lieu des 3 prévues initialement. Ce weekend, le Sunday Times publie une interview de Dave Ramsden, le numéro deux de la Banque d’Angleterre (BoE). Monsieur Ramsden indique que l’accélération de la hausse des salaires au Royaume Uni requière des taux plus élevés. Au mois de novembre, Monsieur Ramsden disait le contraire. En France, Benoit Coeure, membre de la Banque Centrale Européenne (BCE) déclare que la BCE peut se permettre de ralentir le rythme de ses rachats d’obligations.

Cette semaine sera pavée de résultats d’entreprises, de statistiques économiques et de discours de banquiers centraux, Mario Draghi (patron de la BCE) et Jérôme Powell (patron de la Fed) notamment. Restons attentifs à ce que les grands argentiers de la planète nous disent, les taux d’intérêts réagiront en fonction et sont la clé des performances à venir des marchés actions. Gardons aussi un œil sur l’écart de rendement (spread) entre les obligations d’Etat allemandes et italiennes, c’est ce spread qui nous indiquera si le marché s’inquiète ou non du résultat à venir des élections législatives dimanche prochain dans la péninsule. En l’état, pas d’inquiétude à avoir, l’écart est historiquement faible et indique l’absence de défiance du marché face à la dette italienne.

Ce matin, les bourses européennes ouvrent dans le vert et font écho aux belles performances de Wall-Street de vendredi ainsi qu’à la bonne tenue des marchés asiatiques ce matin. Volkswagen a publié d’excellents résultats vendredi après-midi, voit son bénéfice net doubler en 2017, sa marge opérationnelle ressortir au-dessus des attentes et va quasiment doubler son dividende. L’action VW traite à un rapport cours/bénéfices estimés (P/E) de 6,1 fois, c’est bon marché. Les investisseurs semblent avoir passé le diesel-gate et le monkey-gate par pertes et profits et le temps est certainement venu de racheter l’action Volkswagen.

Dans un autre registre, notre recherche relève son objectif de cours sur l’éditeur genevois de logiciels bancaires Temenos. L’objectif passe de 130 à 166 francs, l’action Temenos en hausse de 4,5% ce matin.

 

A lire aussi...