Hong Kong décroche de plus de 5%

AWP

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Les Bourses de Shanghaï et Shenzhen reculent également fortement: respectivement -3,35% et -4,44%.

Les Bourses chinoises ont décroché mardi dans un contexte de plongeon des places asiatiques après celui de Wall Street, Hong Kong chutant de plus de 5% en clôture, l’une des plus mauvaises performances en Asie, et Shanghai de plus de 3%.

Lindice composite Hang Seng Index a dégringolé de 5,12% soit 1’649,80 points, à 30’595,42 points, sa plus forte baisse depuis l’été 2015.

En Chine continentale, l’indice composite de la Bourse de Shanghai a dévissé de 3,35%, soit 116,85 points, à 3’370,65 points, dans un volume d’affaires de 318,8 milliards de yuans (40,7 milliards d’euros).

A Shenzhen, l’indice composite a dégringolé de 4,44% (80,21 points) à 1’726,09 points avec des transactions d’un montant de 240,8 milliards de yuans (30,7 milliards d’euros).

Les pires pertes depuis août 2015

Les pertes mardi sont les pires subies par ces places depuis août 2015, et la dévaluation du yuan qui a suscité des craintes sur la solidité de l’économie chinoise.

Pourtant, certains analystes y voient des opportunités d’affaires. «Je pense qu’il y a des opportunités pour acheter, peut-être pas aujourd’hui, mais plus tard dans la semaine», estime Sean Fenton, gérant de portefeuilles de Tribeca Investment Partners à Sydney, cité par Bloomberg News.

Au plus haut il y a moins de deux semaines

L’indice Hang Seng avait enchaîné les records au cours des dernières semaines, atteignant le 26 janvier son record absolu en clôture à 33’154,12 points, surfant sur la vague d’euphorie née de la décision de l’administration américaine de Donald Trump de réduire les impôts sur les sociétés.

Mais la montée des rendements des bons à dix ans américains, à leur plus haut niveau en 4 ans, et un bon rapport mensuel sur le marché de l’emploi américain dont une hausse des salaires a alimenté les craintes d’une accélération de l’inflation. Or ceci pourrait pousser la Réserve fédérale américaine à relever ses taux plus rapidement que prévu.

Secteur de l’énergie durement touché

Le secteur de l’énergie a été l’un des grands perdants: CNOOC a dévissé de 5,17% à 11,74 dollars de Hong Kong, PetroChina de 5,83% à 5,81 HKD et Sinopec de 4,59% à 6,45 HKD.

Les valeurs technologiques ont été déprimés par des résultats décevants des géants américains Apple et Alphabet. AAC Technologies a décroché de 6,60% à 137,30 HKD et Tencennt de 7,03% à 410,00 HKD.

Parmi les financières, HSBC a reculé de 3,32% à 80,10 HKD et Ping An Insurance de 5,96% à 84,35 HKD.

Shanghai et Shenzhen dans la débâcle

Les places de Chine continentale n’ont pu échappé mardi à la débâcle qui a balayé les places asiatiques.

Quasiment fermées aux investisseurs étrangers, elles sont d’habitude déconnectées des grands mouvements des marchés internationaux. Mais, comme elles sont massivement dominées par les boursicoteurs individuels, très suivistes et impulsifs, elles demeurent sensibles aux gros titres et au climat général.

«Le moral des investisseurs chinois a été largement plombé par la dégringolade de Wall Street (-4,60%), qui a alimenté une forte pression à la baisse sur les marchés locaux», a indiqué à l’AFP Li Daxiao, analyste du courtier Yingda Securities.

Décrochage limité

Malgré tout, le décrochage des Bourses de Shanghai et de Shenzhen devrait rester limité, estiment les experts, qui ne s’attendent guère à revivre le traumatisant krach de l’été 2015.

«Nous ne pouvons pas exclure que de grosses sociétés d’investissement et maisons de courtage vont intervenir», aiguillonnées par les autorités chinoises, «pour empêcher que le plongeon ne s’aggrave», estime M. Li.

D’ordinaire, «ils tendent à investir des liquidités fraîches dans les titres des grandes sociétés de qualité (+blue chips+) dans l’espoir de limiter le repli des indices», insiste-t-il.

Déjà, Shanghai avait terminé dans le vert lundi, à contre-courant des marchés mondiaux, alimentant des spéculations sur une intervention en sous-main de maisons de courtage encouragés par les autorités.

«De toute façon, les places chinoises sont d’ordinaire assez indépendantes des marchés mondiaux, donc il ne faut pas que les investisseurs s’inquiètent trop», tempère également Li Daxiao.

Les autorités poursuivent leurs efforts

La Bourse de Shanghai s’était effondrée de façon spectaculaire durant l’été 2015, puis avait chuté de 12% sur l’année 2016 avant de se reprendre laborieusement l’an dernier, avec des fluctuations en montagnes russes.

Les autorités s’efforcent depuis de remettre de l’ordre dans ces marchés d’actions aux allures de casinos, en renforçant le poids des investisseurs institutionnels (fonds mutualistes, privés ou étatiques) face aux boursicoteurs particuliers, et en durcissant drastiquement le cadre réglementaire sur la spéculation et les investissements à crédit.

Les compagnies d’assurance exposées

Parmi les valeurs, les compagnies d’assurance ont particulièrement souffert à Shanghai: Ping An Insurance a lâché 2,56% à 73,77 yuans et China Life Insurance a cédé 2,85% à 31,04 yuans.

Le géant bancaire ICBC a reculé de 2,32% à 7,57 yuans et China Construction Bank de 3,98% à 9,40 yuans.

 

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