Gonet: l'actualité des marchés au 7 juin

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +1,47%, Dow +0,52%, SPX +0,88%, Russell +0,31%, SOX +2,4%, Eurostoxx +0,25%, SMI +0,52%.

Wall Street termine sa semaine de fort belle manière, portée par un rapport américain sur l’emploi encourageant, mais pas trop. Le Dow Jones clôture juste en-dessous de son record historique atteint le mois dernier et le S&P500 (SPX) récupère le niveau de 4200 points, manquant également son record de tous les temps de peu. Les valeurs technologiques sont recherchées à nouveau, encouragées par le repli des taux d’intérêts. Sur la semaine, le Dow gagne 0,7%, Le SPX 0,6% et le Nasdaq 0,5%.

C’est le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis qui permet donc cette bonne tenue des indices. Les employeurs américains ont augmenté leurs embauches en mai, mais pas suffisamment pour que le marché du travail suive le rythme d'une économie globale qui se réchauffe alors que la pandémie continue de s'atténuer. Les effectifs salariés ont augmenté de 559’000 le mois dernier contre 278’000 en avril, chiffre révisé qui marquait une forte baisse par rapport à celui de mars. Le taux de chômage est tombé à 5,8% en mai, contre 6,1% le mois précédent. Bien que les gains aient marqué une hausse par rapport au mois d'avril, ils sont inférieurs aux prévisions des économistes et reflètent les difficultés des entreprises à pourvoir les postes vacants, les travailleurs potentiels restant sur la touche. La progression de l'emploi en mai a été menée par le secteur des loisirs et de l'hôtellerie. Les effectifs ont également augmenté dans les secteurs de l'éducation et de la santé, selon le ministère du travail. L'emploi dans l'industrie manufacturière a augmenté, principalement grâce à la progression de l'emploi dans le secteur automobile, signe que les perturbations de la chaîne d'approvisionnement dans ce secteur se sont quelque peu atténuées le mois dernier. Un niveau record d'offres d'emploi aux États-Unis suggère que les entreprises rencontrent des difficultés à pourvoir les postes. Les économistes soulignent une variété de facteurs qui pourraient contribuer à la croissance limitée de l'emploi. Parmi ces raisons potentielles, citons les craintes de certains travailleurs de contracter le coronavirus, les responsabilités liées à la garde des enfants qui empêchent certains parents de reprendre le travail et le supplément fédéral de 300 dollars par semaine versé aux bénéficiaires des allocations de chômage.

Suite au rapport sur l’emploi, le rendement de l’emprunt US à 10 ans recule de 1,63% à 1,55%, pour rebondir légèrement ce matin à 1,57%. On constate depuis quelques temps que le marché semble avoir accepté l’idée martelée par la Fed que le retour de l’inflation ne sera que temporaire. Même le discours prononcé hier par Janet Yellen, la Secrétaire au Trésor Américain, qui déclare que des taux légèrement plus élevés seraient un plus pour la société, ne fait pas dérailler les futures ce matin. Il semble que le marché tolère l’idée que les taux remontent, mais pas trop vite non plus. Dans un tel contexte, la publication de l’indice des prix à la consommation, ce jeudi, revêt une importance toute particulière.

La réouverture de l’économie semble se matérialiser par une reprise en V de la croissance mondiale, mais aussi par une différence de rythme selon les régions. Tout cela redémarre rapidement aux Etats-Unis et en Asie, alors que l’Europe semble rester en retrait dans ses perspectives. Ceci dit, on constate par ailleurs que tous les indices boursiers occidentaux profitent de la reprise, alors que les actifs plus volatiles, de type «meme stocks» sont recherchés à nouveaux. L’aversion au risque a rendu du terrain la semaine passée et cela est illustré par le recul de la volatilité vendredi, le VIX (volatilité du SPX) reculant de 9% à 16,42.

Les pays du G7 ont conclu un accord historique visant à imposer un taux minimum d'imposition des sociétés d'au moins 15% sur les bénéfices étrangers. Les règles révisées pourraient aider les pays à percevoir davantage de recettes auprès des grandes entreprises numériques là où elles gagnent de l'argent et non plus seulement là où elles ont leur siège social. Cela inclut les géants américains de la technologie que sont Amazon et Facebook. En réponse à l'annonce, les entreprises ont mis l'accent sur la manière dont l'accord pourrait contribuer à clarifier les règles relatives au lieu de paiement des impôts.

Janet Yellen déclare donc que des taux d'intérêt légèrement plus élevés seraient un «plus» pour la Fed et la société. La secrétaire au Trésor ne renoncera pas au plan de dépenses de 4’000 milliards de dollars de Joe Biden, même si l'inflation augmente. S'exprimant à l'issue de la réunion financière du G-7 à Londres, Mme Yellen maintient sa position «transitoire», affirmant que la récente hausse des prix s'atténuera. L'ancienne présidente de la Fed déclare que l'inflation pourrait osciller autour de 3% jusqu'à la fin de l'année. L'indice des prix à la consommation global a augmenté de 4,2% au cours de l'année écoulée jusqu'en avril, la statistique de mai étant attendue jeudi.

Le parti d'Angela Merkel remporte une victoire décisive lors du dernier scrutin électoral avant le vote pour choisir son successeur en septembre, en battant un challenger d'extrême droite. La CDU remporte 37% des bulletins de vote en Saxe-Anhalt, selon les sondages de sortie des urnes de l'ARD. L'Alternative fur Deutschland arrive en deuxième position avec 22%, perdant le soutien de 2016. Ce résultat constitue un tremplin majeur pour Armin Laschet, le candidat du bloc dirigé par la CDU pour être le prochain chancelier de l'Allemagne. Les Verts n’obtiennent que 6,1%.

Les États-Unis ont administré 1,6 million de vaccins dimanche, selon le Bloomberg Vaccine Tracker, et plus de 63% de tous les adultes ont maintenant reçu au moins un vaccin. Les hospitalisations atteignent leur plus bas niveau depuis mars 2020. Les sénateurs américains ont promis que Taïwan recevrait 750'000 vaccins tandis que l'Afrique du Sud pourrait acheter 5 millions de doses Sputnik, selon City Press. Les infections iraniennes sont tombées à leur plus bas niveau depuis décembre.

Les relations commerciales entre les États-Unis et la Chine présentent un «déséquilibre significatif» et l'administration Biden s'est engagée à le niveler, déclare à la presse la représentante du commerce Katherine Tai. Les liens sont en partie «malsains et ont, au fil du temps, porté préjudice de manière très importante à l'économie américaine», déclare-t-elle, ajoutant que les opportunités et l'ouverture ne sont pas les mêmes des deux côtés.

Les commandes d'usines allemandes (décevantes sur le plan mensuel mais en bonne progression d’année en année) sont le principal indicateur du jour. Ce matin, la Chine a annoncé des chiffres très dynamiques pour les importations et les exportations du mois de mai, mais légèrement en deçà des attentes.

Aux Etats-Unis, Blackstone, Carlyle et H+F proches d'un rachat de Medline pour 34 milliards de dollars. Reckitt Benckiser vend ses laits infantiles en Chine pour 2,2 milliards de dollars. Facebook suspend le compte de Donald Trump pour deux ans. L'ancien patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, va verser 11 millions d’euros à son ancien employeur dans le cadre du «dieselgate». AT&T et Verizon proposent des iPhones gratuits. Ryanair va faire appel contre l'aide publique à la nouvelle Alitalia, selon la Repubblica.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé et proches de leur point d’équilibre. Tokyo grappille 0,22% à la cloche, Hong Kong recule de 0,62%, Shanghai est inchangée et Séoul progresse de 0,42%. Le future SPX recule de 8 points et l’Europe est indiquée en très légère baisse à l’ouverture de 9 heures. Le dollar souffre de la statistique américaine sur l’emploi, le Dollar Index (DXY) à 90,20 et la paire eur/usd à 1,2156 ce matin. Le pétrole ne s’arrête plus, le baril de WTI Light Crude traite légèrement au-dessus des 69 dollars. L’or se replie quelque peu, à 1884 dollars par once.

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