Gonet: l'actualité des marchés au 3 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Dow +0,41%, S&P 500 +0,62%, Nasdaq +0,84%, Russell +0,19%, SOX +1,24%, Eurostoxx -0,47%, SMI -0,32%.

Je commence à sérieusement me demander ce qui va parvenir à faire mettre un genou à terre au joyeux royaume des actions.

Hier c’est le tour des Bonnie & Clyde de la finance, alias Christine et Jérôme (ça sonne comme un vieux feuilleton des années nonante…) qui tentent de freiner les ardeurs des intervenants quant à l’assouplissement tant espéré des politiques monétaires de la BCE et de la Fed. Le marché sourcille à peine et le grand barnum de la finance poursuit sa tournée triomphale, encore et toujours porté par les mastodontes de la tech, Nvidia mise à part. Tesla prend les choses en mains, l’action décolle de 10,2% sur la séance après que la firme a annoncé des livraisons de véhicules en baisse pour le second trimestre d’affilée, mais supérieures aux attentes. L’action avait cassé sa moyenne mobile à 200 jours à la hausse la veille, elle s’était techniquement dégagé la voie vers le nord et accélère la marche hier. Attention aux petits porteurs par l’odeur de la hausse alléchés, Tesla est entrée en territoire suracheté, elle a tendance à réagir à cet état. Au-delà des 7 magnifiques, on notera que le secteur de la consommation discrétionnaire se porte bien, tout comme les financières. Les principaux indices terminent leur journée au plus haut de la séance et, devinez quoi, le S&P500 (SPX) et le Nasdaq100 (NDX) clôturent à de nouveaux records historiques, ça en devient presque lassant.

La volatilité recule encore, le VIX se ratatine à 12,03, en revanche le ratio put/call des actions rebondit à 0,70, de 0,56, quelques intervenants un peu plus lucides que d’autres reviennent dans les options puts.

Sur le front du marché obligataire, le rendement du 10 ans US tente de reculer hier, pour revenir à 4,44% ce matin, les propos de Jerome Powell hier sont suffisamment alambiqués pour empêcher le marché de prendre l’une ou l’autre direction. Le dollar se replie légèrement, la paire EUR/USD traite ce matin à 1,0759. L’or tente de casser sa moyenne mobile à 50 jours à la hausse, l’once évolue à 2347 dollars alors que le pétrole se maintient à 83,13 dollars le baril de WTI Light Crude.

En Europe, la journée d’hier n’a pas grand-chose à voir avec celle de Wall Street, les indices reculent à la cloche. On retient cependant que le CAC40 limite la casse et surtout que le spread entre le 10 ans OAT et son alter ego le Bund se réduit à 66 points de base, ce qui indique un marché de plus en plus confiant que le Rassemblement National n’obtiendra pas une majorité absolue à l’Assemblée Nationale dimanche soir, le parlement français semble de plus en plus voué à être bloqué pendant 3 ans, du fait des forces en présence qui se dessinent.

Revenons au début de cette chronique. Hier les deux principaux banquiers centraux de la planète s’emploient à nous dire que rien ne presse et que, en substance, bien que l’inflation progresse dans la bonne direction, des incertitudes demeurent qui requièrent de rester patients avant de lâcher les colombes. En Europe, l’inflation baisse quelque peu en zone euro en juin, en revanche la partie cœur reste encore trop élevée. Le taux de chômage en zone euro a baissé à 6,4%, la BCE n’est effectivement pas du tout dans l’urgence, elle peut prendre son temps avant de dégainer une nouvelle coupe de 25 points de base. Aux Etats-Unis le ralentissement du marché de l’emploi récemment observé, couplé à l’indice PCE qui a montré en fin de semaine passée que l’inflation s’approche de l’objectif de 2% de la Fed, sont autant de bonnes raisons de démarrer un cycle de baisses de taux, du moins dans l’esprit des taureaux. Sauf que le rapport JOLTS sur les emplois vacants nous apprend hier que ces derniers sont plus nombreux que prévu, la Fed semble donc également avoir de la marge avant de commencer à assouplir sa politique monétaire. Ce que l’on peut retenir de cela, c’est surtout la résilience des indices d’actions, qui auraient tout à fait pu baisser et pas qu’un peu après les discours de Christine Lagarde et Jerome Powell. 

Joe Biden accuse la fatigue du voyage d'être à l'origine de sa prestation lors du débat et déclare qu'il s’est presque endormi sur scène. Selon le NYT, certains responsables et collaborateurs s'inquiètent du fait que les cas de confusion ou d'apathie de Joe Biden sont de plus en plus fréquents. 

Au menu macro-économique du jour, la lecture finale des PMI des services du mois de juin sera publiée tout au long de la journée, en matinée en Europe et dans l'après-midi en Amérique du Nord. Les prix à la production en zone euro figure également au programme à 11h00. Aux Etats-Unis, l'enquête sur l'emploi d'ADP (14h15), les inscriptions au chômage (14h30), les commandes d'usines (16h00) et les stocks pétroliers (16h30) sont attendus. Christine Lagarde fera également une allocation en fin d'après-midi pour clôturer le forum annuel de la BCE. Cette nuit, la croissance des services a ralenti à un plus bas de 8 mois en Chine au regard de l'indice PMI Caixin.

Eli Lilly et Novo Nordisk pratiquent des prix «déraisonnablement» élevés, selon Biden. Selon Bloomberg, Apple devrait obtenir un rôle d'observateur au sein du conseil d'administration d'OpenAI dans le cadre d'un accord sur l'IA. Paramount en pourparlers pour vendre le réseau BET pour 1,6 milliard de dollars. Eli Lilly obtient l'approbation de la FDA pour un médicament contre la maladie d'Alzheimer. Rivian dément vouloir produire des véhicules électriques dans la nouvelle usine américaine de Volkswagen.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en hausse à l’exception de Shanghai qui se replie de 0,49%. Tokyo gagne 1,26% à la cloche, Hong Kong progresse de 1,21%, Séoul prend 0,47% et le Nifty50 avance de 0,65%. Le future SPX traite en très léger repli et l’Europe gagne 0,8%. 

Les marchés américains auront une session écourtée aujourd’hui et seront fermés demain pour les vacances du 4 juillet. Et vendredi sera publié l’important rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis.

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