Gonet: l'actualité des marchés au 3 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

4 minutes de lecture

Nasdaq +0,52%, Dow +0,36%, SPX +0,45%, Russell +0,32%, SOX +1,35%, Eurostoxx +2,84%, SMI +0,97%.

Wall Street termine sa semaine en roue libre, les indices rendant une bonne partie des gains de la journée en fin de séance. Clôture positive tout de même, tempérée à la cloche par 1 milliard de dollars d’intérêts vendeurs. Le rapport sur l’emploi US au mois de juin retient l’attention de tout un chacun, il indique une amélioration assez nette de la situation. L’indice S&P500 (SPX) est porté par les secteurs des materials, de l’énergie et des industrielles. Il s’est désormais nettement éloigné de sa moyenne mobile à 200 jours et regarde son top récent qui se situe à 3232 points (niveau de clôture du 8 juin). Le SPX traite actuellement à 3130 points. Les indices Nasdaq Composite et Nasdaq100 (NDX) établissent de nouveaux records historiques jour après jour, hier ne fait pas exception et la liste de titres atteignant un nouveau zénith s’allonge encore un peu plus: Microsoft (MSFT) +0,76%, Amazon (AMZN) +0,40%, NVIDIA (NVDA) +0,86%, Tesla (TSLA) +7,95%, Adobe Inc (ADBE) +0,71%, ASML Holding (ASML) +1.53%, Zoom Video (ZM) +1,01%, eBay Inc (EBAY) +2,64%, KLA Corp (KLAC) +1,74%, Synopsys Inc (SNPS) +0,35%, Cadence (CDNS) +0,77%. Cette liste n’est en rien exhaustive. Le NDX atteint le niveau de 10'400 points pour la première fois de son histoire en séance mais ne le tient pas. En termes de records sectoriels, on prend les mêmes et on recommence avec les FAANGs, internet, le nuage (qui porte vraiment bien son nom), les titres chinois cotés au NYSE (New York Stock Exchange). Cette semaine, les indices d’actions US n’ont pas connu une seule séance de baisse. Wall Street restera fermée aujourd’hui, demain c’est le jour de l’indépendance du pays.

Le pétrole reste recherché et traite un peu au-dessus des 40 dollars par baril de WTI Light Crude, le dollar reprend du poil de la bête après la publication des statistiques de l’emploi, la paire eur/usd revient à 1,1237. Les obligations gouvernementales sont aussi recherchées, le rendement de l’emprunt US à 10 ans recule légèrement, à 0,66%. Donc, en résumé Wall Street monte, le dollar monte, les obligations montent, le pétrole monte, l’or monte, allez comprendre! Cela dit, au sujet de l’or on comprend et plutôt deux fois qu’une. Le coût d’opportunité d’en détenir est devenu une vue de l’esprit, le métal jaune constitue une sorte d’airbag en cas de chute des indices d’actions, le thème de l’inflation reste actuellement fort abstrait mais les tombereaux de liquidités déversés sur le globe par les banques centrales ne peuvent pas l’emporter au paradis, n’est-ce pas? Les banques centrales peuvent (et le font) imprimer autant de billets de banques qu’elles le souhaitent, pour l’or c’est un peu plus compliqué, beaucoup ont essayé en s’y cassant les dents. Et puis on oublie souvent que les banques centrales sont acheteuses nettes d'or. Elles ne vendent plus de métal jaune sur les marchés et achètent désormais de l’or afin de limiter leur exposition à la baisse de pouvoir d’achat des monnaies qu'elles possèdent en réserve, principalement le dollar, qui semble parti pour rester faible encore un moment.

Ah oui, la volatilité baisse, elle, l’indice VIX (volatilité du SPX) recule de 3,2% à 27,68. Oui, le VIX a atteint le niveau stratosphérique de 85,47 durant la séance du 18 mars. Mais, à 27,68, cet indicateur nous dit tout de même que le marché reste nerveux, bien qu’en mode «fusée». Un niveau entre 15 et 10 reflèterait probablement un retour à la normal du sentiment des investisseurs, on en est encore loin.

Tout va donc bien dans le meilleur des mondes? On connait l’avis de Wall Street. Après allez poser la question aux Brésiliens ou aux habitants du Texas ou encore de Floride. La propagation du virus s’accélère au Brésil, qui enregistre sa deuxième progression la plus élevée de nouveaux cas. Au Texas, le gouverneur ordonne le port du masque général alors que le plus grand comté de Floride, Miami-Dade, impose un couvre-feu de nuit. Le CDC (Center for Disease Control) indique que les décès aux Etats-Unis pourraient atteindre le nombre effarant de 160'000 personnes à la fin juillet. Mais rassurons-nous, la Corée du Nord (qui n’avait jamais signalé le moindre cas), annonce avoir stoppé la propagation du virus… Aux Etats-Unis, le port du masque, qui n'a pas été recommandé jusqu'ici par l'administration Trump, est devenu un sujet plus politique que sanitaire. Les partisans du président américain refusent ainsi souvent de porter un masque par principe, au nom de la liberté individuelle, malgré les injonctions des professionnels de santé.

Hier, le rapport mensuel sur l'emploi apporte donc de bonnes surprises, avec 4,8 millions de créations de postes non-agricoles aux Etats-Unis en juin, bien plus que le consensus de 3 millions. L'économie américaine avait déjà recréé 2,699 millions de postes en avril, un chiffre révisé à la hausse hier. Cela permet au taux de chômage de régresser à 11,1% en juin (contre 12,4% de consensus), après 13,3% en mai et un pic de 14,7% en avril. En revanche, le salaire horaire moyen baisse de 1,3% en juin, en comparaison avec mois précédent. Pour la semaine close au 27 juin, les inscriptions au chômage ont ainsi atteint 1,427 million, contre 1,482 million la semaine précédente, mais supérieures au consensus, qui était positionné à 1,36 million. Il va de soi que «qui vous savez» ne peut se retenir de commenter ces chiffres en twittant que «les annonces d'aujourd'hui prouvent que notre économie est en train de se remettre à vrombir, dans certains secteurs nous éteignons les flammes et cela marche très bien». Nous voilà rassurés. Plus prudent, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin souligne que «le travail n'est pas terminé» dans le processus de reprise. «Je serai inquiet tant que nous n'avons pas ramené tout le monde sur le marché de l'emploi», déclare-t-il. Avant la crise sanitaire, le taux de chômage aux Etats-Unis s'affichait à 3,5% en février, au plus bas depuis 50 ans.

Tesla (TSLA +7,95%) publie des chiffres de livraisons supérieurs aux attentes au deuxième trimestre. Le groupe a livré 90’650 véhicules sur la période, alors que le consensus du cabinet FactSet tablait sur 72'000 voitures, après un précédent record de 88’400 véhicules immatriculés au premier trimestre. Il s'agit d'une performance assez extraordinaire, dans la mesure où le site de Fremont en Californie est resté fermé durant près de la moitié du trimestre. Le groupe ajoute que sa production est désormais de retour aux niveaux antérieurs à la pandémie de coronavirus. Moderna (MRNA -4,9%) après que le site internet spécialisé STAT News a indiqué que la biotech a reporté le calendrier des essais sur son candidat vaccin contre le Covid-19, un report qui pourrait durer plusieurs semaines. American Airlines (AAL -2,4%), prévient, dans une lettre aux salariés, que le groupe a identifié environ 8000 postes de personnel de bord excédentaires et qu'il pourrait par conséquent réduire ses effectifs via un plan de départs en retraite anticipée et de départs volontaires. Mc Donald’s (MCD -0,6%) entend suspendre pour trois semaines la reprise du service en salle dans ses restaurants aux États-Unis à cause de l'augmentation des cas de coronavirus, selon Reuters. Nestlé vend ses eaux en bouteille «Pure Life» au canadien Ice River Springs.  Selon Bloomberg, Sony envisage de faire une offre d'achat à Leyou Technologies, éditeur de jeux vidéo basé à Hong Kong, dont la valorisation en bourse dépasse un milliard de dollars. C’est les soldes! L’entité nord-américaine de Wirecard pourrait être vendue pour 400 millions de dollars, ou moins si la transaction n’est pas conclue rapidement…

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en sympathie avec Wall Street, mon écran est tout vert. Tokyo progresse de 0,72% à la cloche, Hong Kong gagne 0,81%, Shanghai avance de 1,06% et Séoul s’adjuge 0,82%. Le future SPX traite 2 petits points en hausse et l’Europe est indiquée à l’équilibre, après sa superbe performance d’hier. Aujourd’hui sera une journée très calme pour les indices, très peu de statistiques économiques seront publiées et, rappelons-le, les marchés américains des actions et obligataires resteront fermés.

 

Retour de l’actualité des marchés mercredi 8 juillet.

A lire aussi...