Gonet: l'actualité des marchés au 20 avril

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq +1,38%, Dow +2,99%, S&P500 +2,68%, Russell +4,33%, SOX +0,87%, Eurostoxx +2,70%, SMI +1,83%.

Wall Street termine sa semaine sur une note solide. Les acheteurs sont bien présents et peu regardants sur les raisons de renforcer leurs positions en actions. Pas de nouvelles particulières à signaler, le marché regarde le verre à moitié plein et apprécie l'annonce de la publication STAT, qui indique jeudi soir que Gilead disposerait d'un médicament capable de guérir les cas sévères de COVID-19. La volonté farouche de Donald Trump de rouvrir l'économie sans attendre, couplée à l'annonce que Boeing va se mettre à construire des avions à nouveau, font le reste. La cupidité prend le pas sur la peur, des shorts (positions vendues à découvert) commencent à se couvrir, la volatilité recule, l'indice VIX (volatilité de l'indice S&P500 – SPX) clôture en-dessous du niveau de 40 points. On assiste à de la rotation entre les récents vainqueurs et vaincus, Amazon et Netflix reculent de 1,4% respectivement 3,7%, au profit des actions bancaires et de l'énergie, oui de l'énergie, malgré l'effondrement en direct du pétrole, le baril de WTI Light Crude chutant encore de 14% et traitant à 14,92 dollars ce matin, c'est historique. Les perspectives de la demande restent sombres. Notez que la baisse du Brent est plus modérée. Cela laisse songeur de constater que les indices d'actions continuent d'attirer de nouveaux acheteurs alors que le pétrole crie à qui veut l'entendre que la consommation mondiale rencontre un sérieux problème...

Les indices SPX, SOX et Nasdaq Composite (CCMP) ont envoyé des signaux de «buy exhaustion», selon l'analyse technique de Tom Demark. Le WTI Light Crude va envoyer son signal de «sell exhaustion» demain. A noter que le short interest se situe à un niveau record sur le SPX, ce qui nous indique que de nombreux acteurs restent sceptiques quant au rebond des indices boursiers. Mais cela constitue un facteur potentiel de soutien au marché car, si ce dernier poursuit sa hausse, à un certain moment les shorts devront se couvrir et alimenteront de facto cette même hausse... Apple glisse de 2,5%, Goldman Sachs l'a dégradée en invoquant des livraisons d'iPhones en baisse. A noter également que le Smart Index atteint un nouveau plus haut à la cloche, ce qui constitue une forme de validation de la hausse des marchés par la population dite smart, les investisseurs institutionnels.

A la cloche de vendredi, les acheteurs n'ont pas terminé leur travail, on observe de la demande pour 4 milliards de dollars. L'indice Nasdaq100 (NDX) traite désormais en hausse de 1,14% depuis le début de l'année, le SPX est de retour sur sa moyenne mobile à 50 jours et le Dow Jones a récupéré le niveau de 24'000 points.

L'or glisse et traite à 1682 dollars l'once ce matin, le rendement de l'emprunt US à 10 ans recule légèrement à 0,62%. Sur la partie des hauts rendements, les ETFs sur le High Yield continuent d'être achetés massivement après que la FED a annoncé qu'elle allait acquérir des obligations de qualité moindre. Le dollar est stable, il est légèrement monté la semaine passée, l'indice Dollar Index (DXY) à 99,97 ce matin, la paire eur/usd à 1,0857.

Le flux de nouvelles relatives au coronavirus a envoyé quelques signaux positifs au cours du week-end. New York semble être «de l'autre côté» de l'épidémie, déclare son gouverneur, après que les décès et le nombre d'hospitalisations aient diminué. L'Espagne, la France et le Royaume-Uni ont enregistré le moins de décès depuis des semaines, tandis que la Suède a déclaré être «sur une sorte de plateau». L'Allemagne rouvre aujourd'hui son économie sur une base limitée.

Les responsables de la BCE ont eu des entretiens préliminaires sur la mise en place d'une bad bank, qui permettrait de retirer des milliards d'euros de dettes des bilans des prêteurs, indique le Financial Times. Cette bad bank prendrait en charge les prêts non performants laissés par la crise financière de 2008 ainsi que la vague attendue de dettes toxiques déclenchée par les retombées économiques de la pandémie.

Disney va arrêter de payer les salaires de 100'000 de ses salariés, Alibaba va investir 28 milliards de dollars dans le cloud sur trois ans, les banques chinoises réduisent leurs taux d'emprunts et le gouvernement promet d'acheter pour 141 milliards de dollars d'obligations, suite au PIB désastreux de vendredi matin. Pékin n'a pas le choix et doit poursuivre le développement de ses infrastructures, coûte que coûte.

Bank of America publie une étude sur le poids boursiers des géants de Wall Street et cela laisse songeur. A elles seules, Microsoft, Apple, Amazon, Alphabet et Facebook représentent 22% du SPX. Ceci est à comparer avec l'Europe. Si l'on considère l'indice élargi Stoxx Europe 600, les 5 plus grosses valeurs, Nestlé, Roche, Novartis, SAP et HSBC, pèsent un peu moins de 13%. La Suisse fait presque penser à la Finlande du grand Nokia. Novartis, Nestlé et Roche correspondent à 43% de tout le poids du SMI...

En ce début de semaine, le calendrier des investisseurs sera dominé par les rapports sur les résultats du premier trimestre, avec notamment Amazon (AMZN), Intel (INTC), Verizon (VZ), AT&T (T), Coca-Cola (KO), Netflix (NFLX), Eli Lilly (LLY), Thermo Fisher (TMO), Philip Morris (PM), NextEra Energy (NEE), T-Mobile US (TMUS), Lockheed Martin (LMT), Texas Instrument (TXN), IBM (IBM), Union Pacific (UNP), Fidelity Nat'l (FIS), Boeing Co/The (BA), AMEX (AXP), Biogen Inc (BIIB) et Blackstone (BX). Sur le front économique, aux États-Unis: les chiffres des PMI (indices des directeurs d'achats) et des données sur le logement arrivent vers le milieu de la semaine, les commandes durables et le sentiment des consommateurs du Michigan complètent le tableau. En Asie, attendez-vous à une semaine plus calme avec des événements en Chine limités aux chiffres des investissements directs étrangers aujourd'hui, les chiffres de l'industrie manufacturière au Japon étant attendus vers la fin de la semaine. Enfin, en Europe, la balance commerciale, le chômage, les ventes au détail et l'indice des prix à la consommation dans le secteur manufacturier, ainsi que les chiffres de la confiance des consommateurs seront annoncés au cours de la semaine, tandis que les chiffres sur le climat des affaires de l'Allemagne sont attendus vendredi.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont partagés. Tokyo recule de 1,14% à la cloche, Hong Kong rend actuellement 0,17%, Shanghai grappille 0,3% et Séoul abandonne 0,6%. Le future SPX abandonne 0,5% et l'Europe est indiquée en hausse de 1%.

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