Gonet: l'actualité des marchés au 19 mai

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq -0,56%, Dow -0,78%, SPX -0,85%, Russell -0,73%, SOX -0,86%, Eurostoxx -0,04%, SMI +0,06%.

Wall Street s’ennuie. Le flux de nouvelles se raréfie dans les salles de marchés, la saison des résultats de sociétés touche à sa fin, le débat sur l’inflation reste intense, il prendra encore un peu plus de relief ce soir, après la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed. Sur la partie macro-économique, les chiffres du jour sont décevants avec des départs de chantiers et des permis de construire qui manquent tous deux les attentes au mois d’avril.

Dans ce contexte, les indices clôturent leur journée proches des plus bas de la séance, dans des volumes d’échange en légère amélioration. L’humeur du jour consiste à se débarrasser des titres cycliques (énergie et industrielles) pour revenir dans les valeurs dites de croissance, mais aussi dans les actions fortement spéculatives de type Reddit/Robinhood/Meme. La volatilité reprend des couleurs, l’indice VIX (volatilité du S&P500 – SPX) gagne 8% et clôture au-dessus des 21 points, niveau qui reste relativement faible. Un VIX entre 30 et 35 deviendrait nettement plus intéressant, dans l’idée de le vendre. On observe la lente baisse du Bitcoin, qui passe en-dessous des 40'000 dollars ce matin. Cela fait désormais un recul de 39% de la crypto-monnaie depuis son plus haut de tous les temps, qui souffre des effets d’annonce récents d’Elon Musk («Bitcoin, je t’aime, moi non plus») et d’une mise en garde cette nuit par l’industrie chinoise de la banque et des paiements, de ne pas conduire d’affaires dans des monnaies virtuelles. La grande majorité des vieux de la vieille de la finance se gargarise: «je vous l’avais bien dit que cela ne vaut rien, la baisse était inéluctable». Relevons au passage que le bitcoin traite pile sur sa moyenne mobile à 200 jours.

Le pétrole souffre, il semble que les Etats-Unis pourraient lever des sanctions contre l’Iran dans le dossier de l’accord nucléaire. Le baril de WTI Light Crude traite à 64,75 dollars ce matin. Pas de répit pour le dollar, qui se prend pour Jacques Mayol. Le Dollar Index (DXY) est en train de casser les 90 et regarde vers son prochain support, à 89,20. La paire eur/usd traite à 1,2243. Prochains niveaux: 1,2250, puis 1,2284. Ces mouvements du billet vert interviennent après que les responsables de la Réserve fédérale ont indiqué lundi qu'ils considèrent les récentes pressions sur les prix comme transitoires et qu'ils ont l'intention de maintenir une politique accommodante pendant un certain temps encore. En parallèle, les investisseurs balaient les craintes que la nouvelle variante du virus indien puisse menacer les campagnes de réouverture au Royaume-Uni et en Europe, tandis qu'une flambée des matières premières, du fer au pétrole en passant par le cuivre, soutient les devises liées aux matières premières.

L’or reste bien entouré, le métal jaune traite à 1872 dollars l’once ce matin. Prochaine résistance 1912 dollars (top de 2011). Sur le front des taux, le rendement du 10 ans US reste stable, à 1,64%. Aucune fuite vers les valeurs dites refuges à observer donc, dans ce contexte de marché des actions qui semble manquer de fuel pour aller plus avant encore.

Revenons à Wall Street: parmi les valeurs individuelles, AT&T recule de 5,8%, prolongeant les baisses consécutives à l'accord conclu avec Discovery en vue de fusionner leurs actifs médiatiques dans une nouvelle entreprise cotée en bourse. Le secteur des services de communication du S&P500 baisse de 1,2%. Macy's rend 0,4% après avoir annoncé des bénéfices pour le premier trimestre supérieurs aux attentes. Walmart progresse de 2,2% après que le détaillant a revu à la hausse ses prévisions pour l'année. Home Depot recule de 1%, même après avoir dépassé les attentes en matière de bénéfices. On le constate une fois de plus, la saison des résultats d’entreprises qui s’achève est vraiment bonne, mais la réactions des titres concernés est bien souvent mitigée, ce qui suggère que les intervenants avaient probablement déjà intégré une bonne partie de ces nouvelles dans le prix des actifs.

La bataille entre les militants du Hamas et l'armée israélienne, qui en est à sa deuxième semaine, a plongé Gaza dans une crise humanitaire qui touche presque chacun de ses deux millions d'habitants. Des dizaines d'écoles ont été endommagées ou ont dû fermer, il y a une pénurie d'eau potable et des eaux usées fétides provenant des systèmes d'égouts détruits s'écoulent dans les rues. Dans l'un des exemples les plus frappants de la dévastation, une frappe aérienne israélienne a endommagé le seul laboratoire de Gaza qui traite les tests de coronavirus. L'administration Biden intensifie ses efforts pour convaincre Israël de mettre fin aux frappes aériennes dans la bande de Gaza, en allant au-delà de son soutien officiel à un cessez-le-feu, selon le NYT. Ceci alors que l'UE exige un arrêt immédiat de la violence. La France fait avancer une résolution au Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu, qu'elle soumettra au vote dans les prochains jours si les combats se poursuivent, rapporte Axios.

Catastrophe dans le marché du bois, qui chute de 25% depuis son plus haut du 10 mai. Ah non en fait, il reste en hausse de 290% sur ces deux dernières années…

Selon Susquehanna, le délai entre la commande d'une puce et sa livraison est passé à 17 semaines en avril. C'est le plus long depuis que la société a commencé à suivre ces données en 2017. Fitch estime que les contraintes d'approvisionnement coûteront aux constructeurs automobiles mondiaux 3,8 millions d'unités en perte de production en 2021. Joe Biden promet de veiller à ce que les États-Unis ne soient plus jamais confrontés à une pénurie. La secrétaire d'État au commerce, Gina Raimondo, rencontre demain les entreprises concernées, dont Ford.

La série de décès quotidiens record en Inde se poursuit. Le Serum Institute of India annonce que les exportations de vaccins ne reprendront probablement pas avant la fin de l'année, car il peine à répondre aux besoins nationaux. Pfizer pourrait fabriquer son vaccin en Irlande, selon la Monnaie. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, interdit les mandats locaux pour les masques dans l'État. Certaines boîtes de nuit de Dubaï peuvent désormais accueillir des clients vaccinés, selon The National. Une étude a montré que le vaccin Covid-19 d'Oxford/AstraZeneca fonctionne bien en tant que troisième injection de rappel, rapporte le FT.

Pour la première fois depuis des décennies, certaines villes situées en dehors des principaux centres urbains espagnols comptent plus d'arrivées que de départs, la pandémie poussant les gens à se rapprocher de la nature. C'est un changement démographique qui se produit dans de nombreuses économies développées – les États-Unis et le Royaume-Uni connaissent des tendances similaires.

L'inflation d'avril au Royaume-Uni (sorti au-dessus des attentes) et dans l'UE (11h00) précèdera les stocks pétroliers hebdomadaires américains (16h30) et les minutes de la dernière réunion de la Fed (20h00).

Holcim: Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 52 à 59 francs. Julius Baer confirme ses objectifs de moyen terme après avoir publié une bonne progression de sa masse sous gestion au premier trimestre. Take-Two: l'éditeur de jeux vidéo a publié des résultats trimestriels bien accueillis. Le titre gagne 4% hors séance. Google veut proposer un ordinateur quantique à l'horizon 2029. Le groupe s'allie à Samsung dans les montres connectées. Swatch ne s'intéresse pas aux marques horlogères de Kering. Jennifer Piepszak et Marianne Lake prenne du galon chez JPMorgan Chase, à des postes qui leur donnent accès à la succession de Jamie Dimon. Bill Gates transfère 2,3 millions d'actions Deere à Melinda Gates. Robinhood devrait révéler ses plans d'entrée en bourse la semaine prochaine, selon Bloomberg. Vodafone étudie des partenariats de réseau, y compris avec BT, selon son CEO. UBS a entamé une vaste série de suppressions d'emplois dans la banque d'investissement, l'unité de gestion de fortune et les activités suisses dans le cadre d'une restructuration visant à économiser 1 milliard de dollars au cours des trois prochaines années. On s'attend à ce que 700 postes soient supprimés rien qu'en Suisse, dont environ 200 dans la gestion de fortune et dans l'unité suisse de services bancaires aux particuliers et aux entreprises, selon Bloomberg.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en baisse. Tokyo perd 1,28% à la cloche, Hong Kong est fermée, Shanghai abandonne 0,64% et Séoul est également close. L’ambiance est morose sur la marché des futures ce matin, le SPX traite en recul de 0,4% et l’Europe est indiquée en repli de 1% à l’ouverture.

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