Gonet: l'actualité des marchés au 16 octobre

Jean Frédéric Nussbaumer, Gonet & Cie

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Nasdaq -0,47%, Dow -0,07%, SPX -0,15%, Russell +1,06%, SOX -0,25%, Eurostoxx -2,46%, SMI -2,18%.

Wall Street ouvre en nette baisse, inquiète de l’évolution des places boursières européennes, pour récupérer une grande partie de ses pertes en clôture. L’indice S&P500 (SPX) tente de revenir à 3500 points mais n’y parvient pas. On assiste à une rotation des actions du secteur de la technologie (le cloud mis à part) vers les titres dits de valeur. Les petites capitalisations sont aussi recherchées, voyez la performance de l’indice Russell2000 (RTY). Le podium des meilleures performances du jour sur le SPX est constitué de l’énergie, de l’immobilier et des financières. Le dollar est recherché, dans cette ambiance automnale, l’indice Dollar Index (DXY) se rapproche des 94 et la paire eur/usd revient à 1,1708. A noter que les demandes hebdomadaires d’allocations chômage repartent à la hausse aux Etats-Unis. Les volumes d’échanges sont très faibles, à 8,1 milliards de titres traités sur le NYSE. L’indice Nasdaq100 (NDX) ne clôture en baisse que de 0,72% après avoir reculé de 2% un peu plus tôt. Ceci dit, il ne parvient pas à récupérer les 12’000 points.

Le retour en grâce des actions dites de valeur peut probablement être en partie attribué au fort rebond en séance du pétrole, le baril de WTI Light Crude récupérant 5% de son plus bas du jour, pour traiter à 40,64 dollars ce matin. Les inventaires hebdomadaires sont passés par là, qui montrent un net recul des stocks de Crude Oil. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans revient au-dessus des 0,70%, après être passé brièvement en-dessous en séance, ce qui au final permet aux banques de bien se comporter. Notons enfin que Goldman Sachs suggère de passer de la technologie aux automobiles et aux banques.

En Europe, la séance d’hier est vilaine et morose. L’automne fait son effet. Comme elles semblent lointaines les quelques semaines précédentes où nous nous prélassions au bord du lac, confiants qu’on allait lui faire la peau à ce coronavirus, que la croissance allait repartir, que le Brexit se passerait bien et que les banques centrales, associées aux gouvernements, allaient nous sortir de cette impasse fissa. Aujourd’hui, la plupart des grandes villes européennes se referment lentement mais surement, les statistiques économiques montrent que la dynamique de croissance se dégonfle, Londres n’a toujours pas filé de l’UE à l’anglaise, sœur Anne ne voit toujours pas venir de plan de relance aux Etats-Unis et l’élection présidentielle, désormais imminente, apparait de plus en plus comme une bombe à volatilité. Quant au vaccin, on y croit, on n’y croit plus, on y croit à nouveau et ainsi de suite. Le marché est en train de se faire à l’idée que la science, au contraire des politiques, n’est pas à ses ordres. Le rendement de l’emprunt allemand à 10 ans revient à 0,62%, c’était son plus bas niveau en mars.

Au chapitre du plan de relance américain, les discussions devaient se poursuivre hier et M. Mnuchin déclare que la Maison Blanche «n’abandonne pas l’espoir» d’un accord. De son côté, Donald Trump réitère son feu vert à un plan allant même au-delà de 1800 milliards de dollars et accuse Mme Pelosi de bloquer les négociations. Sur la chaîne Fox News, Trump affirme par ailleurs qu’il n’y aura plus de mesures de confinement aux Etats-Unis. Il promets en outre de réduire l’imposition des classes moyennes s’il est réélu le 3 novembre. Selon la presse, Nancy Pelosi juge que l’absence de stratégie nationale en matière de tests du coronavirus est un «point majeur de désaccord» entre son camp et l’administration Trump. Mais le Sénat refuse lui aussi de voter un vaste plan de soutien: son président, le Républicain Mitch McConnell, n’est prêt à accepter qu’un mini-plan de 500 milliards de dollars, portant notamment sur le financement du chômage technique («Paycheck Protection Program») dans les PME.

Le second duel (à distance cette fois-ci) entre Donald Trump et Joe Biden permet aux spectateurs de choisir entre deux réalités. Trump adopte des théories de conspiration et s’embrouille avec le modérateur, tandis que Biden propose des réponses politiques à long terme et évite tout ce qui pourrait compromettre son avance dans les sondages. Trump dénonce la suprématie des Blancs et vante son «travail incroyable» dans la lutte contre la pandémie, ce que Biden critique.

Eurostat publiera à 11h00 les chiffres de l’inflation et de la balance commerciale de la zone euro. Aux Etats-Unis, les ventes de détail (14h30), la production industrielle (15h15), puis les stocks des entreprises et l’indice du sentiment des consommateurs de l’Université du Michigan (16h00) clôtureront la semaine.

Nestlé initie le processus de cession de ses eaux américaines, qui pourrait rapporter jusqu’à 5 milliards de dollars. Daimler publie des résultats du troisième trimestre supérieurs aux attentes, grâce à une reprise plus rapide que prévu du marché automobile. Hewlett Packard Enterprise relève ses prévisions pour 2021. Le remdesivir de Gilead ne raccourcit pas les délais de guérison, indique l’OMS.  Les résultats de Temenos sont en hausse en dépit d’une activité qui recule. La croissance surprise de Louis Vuitton permet à LVMH de traverser la pandémie relativement indemne. Les ventes de Volvo au troisième trimestre manquent les attentes. Richemont reprend son programme de fidélisation des actionnaires, interrompu depuis le 9 septembre pour étudier l’impact d’une annulation de ses «depositary receipt» en Afrique du Sud et leur remplacement par des titres Richemont de classe A. Cette observation désormais achevée, le conseil d’administration remet sur la table son projet d’émission d’options négociables ou exerçables dans un délai de trois ans à un prix potentiellement préférentiel, indique la firme genevoise. Ce montant sera calculé sur le prix moyen pondéré de l’action A de Richemont d’ici la tenue de l’assemblée générale virtuelle agendée pour le 17 novembre.

Le marché automobile européen a renoué avec la croissance en septembre. Les immatriculations sur le Vieux continent ont en effet augmenté de 3,1% le mois dernier, à 933’987 unités. Il s’agit de la première hausse de l’année pour un secteur logiquement mis à mal par la crise liée à la pandémie de coronavirus. En prenant en compte le Royaume-Uni et les Etats membres de l’Association européenne de libre-échange (Islande, Norvège et Suisse), la progression atteint 1,1%. Les quatre plus grands marchés ont toutefois affiché des résultats mitigés. Des pertes ont été observées en Espagne (-13,5%) et en France (-3%), tandis que l’Italie (+9,5%) et l’Allemagne (+8,4%) ont affiché de solides gains, précise l’Association européenne des constructeurs automobiles.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo abandonne 0,41% à la cloche, Hong Kong progresse de 0,92%, Shanghai traite à l’équilibre et Séoul recule de 0,83%. Le future SPX est inchangé et l’Europe est indiquée en légère hausse à l’ouverture. C’est aujourd’hui journée d’expiration d’options, la volatilité augmente en général à cette occasion, le VIX a d’ailleurs poursuivi sa hausse hier.

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