Bonds Europe: les rendements obligataires se stabilisent un peu

AWP

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Le Bund s’est stabilisé à -0,704% contre -0,696% jeudi.

Le marché européen de la dette s’est un peu stabilisé vendredi, la dette italienne évoluant toujours à ses plus bas historiques au moment où Rome se dote d’un nouveau gouvernement.

«En Italie, on continue à avoir des taux au plus bas historique», ce qui prouve que «c’est bien les sorties anti-européennes de Matteo Salvini qui faisaient peur» au marché, a estimé auprès de l’AFP Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis.

Jeudi, le Premier ministre démissionnaire, Giuseppe Conte, a accepté de former un nouvel exécutif soutenu par le Parti démocrate (PD, centre gauche) et le Mouvement Cinq Etoiles (antisystème), mettant fin à trois semaines d’incertitude.

L’Italie avait en effet plongé dans l’inconnu quand le ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue (extrême-droite), Matteo Salvini, avait fait éclater le 8 août l’alliance formée 14 mois plus tôt avec les Cinq Etoiles.

Autre point d’attention pour les investisseurs: les déclarations faites jeudi et vendredi par différents banquiers centraux européens, deux semaines avant que la Banque centrale européenne (BCE) tienne sa réunion de politique monétaire de la rentrée.

«Il est difficile de lire ce qui se passe au sein de la BCE, entre (le gouverneur de la Banque des Pays-Bas) Klaas Knot qui dit qu’il n’y aura pas de Quantitative Easing (ou «QE», soit un vaste programme de rachats de dette, NDLR), Christine Lagarde qui dit qu’il y a encore des choses à faire» et Olli Rehn, le gouverneur de la Banque de Finlande, qui s’est à nouveau prononcé pour le maintien d’une politique forte de soutien monétaire, a complété M. Robin.

«La grande question n’est pas de savoir s’il y aura une baisse des taux (lors de la réunion de la BCE le 12 septembre), car elle aura lieu à mon avis», mais si celle-ci s’accompagnera ou non d’un nouveau QE, selon le spécialiste.

Retour du Brexit

Outre le virage ultra-accommodant pris par les banques centrales depuis le début de l’année et une situation géopolitique et macroéconomique préoccupante, la baisse des taux d’emprunt était aussi alimentée par les craintes entourant le processus de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

«Le marché redécouvre un peu le Brexit aujourd’hui avec un Boris Johnson qui a l’air de vouloir tout faire pour imposer son +no deal+ Brexit», a complété M. Robin.

Le Premier ministre britannique a mis en garde vendredi les députés contre un blocage du Brexit, prévu le 31 octobre, quelques heures après avoir remporté une première manche dans la bataille judiciaire engagée par ses opposants contre sa décision de suspendre le Parlement.

A 18H00 (16H00 GMT), le rendement allemand à 10 ans («Bund») s’est stabilisé à -0,704% contre -0,696% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a également peu varié, à -0,408% contre -0,415%. Celui de l’Espagne est resté identique à 0,095%.

Le taux d’emprunt italien à 10 ans a fini à 0,992% contre 0,977% jeudi.

Le rendement de même maturité du Royaume-Uni s’est quant à lui apprécié à 0,476% contre 0,433%.

Enfin, aux Etats-Unis, le taux à dix ans montait à 1,514% contre 1,494%, restant cependant toujours inférieur au taux à deux ans, ce dernier progressant à 1,524% contre 1,520%. Le taux à 30 ans s’appréciait de son côté à 1,980% contre 1,964%.

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