Bonds Europe: le marché toujours recherché

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a baissé à -0,44% contre -0,40% jeudi à la clôture.

Les taux d’emprunt en zone euro ont poursuivi leur mouvement de détente vendredi, dans un marché gagné par l’inquiétude concernant l’épidémie de coronavirus, dont le bilan ne cesse de s’alourdir.

«Les taux d’emprunt se détendent pas mal» ce vendredi après un mouvement moins marqué au début de la séance, en raison «des informations sur le coronavirus» qui incitent les investisseurs à se tourner vers les actifs moins risqués, a commenté auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche de SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

«On sent clairement un petit peu plus d’anxiété», le marché craignant «une propagation plus violente (du coronavirus) et l’impact que cela peut avoir sur la croissance» chinoise, et donc mondiale, a-t-il complété. «Il y a une incertitude quant à la sévérité» de la situation.

La Chine a fait état vendredi de 43 nouveaux décès en 24 heures, le bilan s’élevant désormais à 213 morts. Le nombre de patients contaminés par l’épidémie de pneumonie virale approche 10.000 en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao), dépassant celui atteint lors de l’épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) en 2002-2003.

Plusieurs pays d’Asie commencent à fermer leurs frontières aux voyageurs en provenance de Chine tandis que Washington, qui a déjà évacué ses premiers ressortissants, a monté jeudi soir son niveau d’alerte au cran maximal en recommandant «de ne pas se rendre» en Chine.

Données économiques décevantes

«Il y a aussi eu des chiffres pas très bons au niveau du PIB français», c’est donc «un environnement un peu plus fragile» et «négatif», a poursuivi M. Lesné.

La croissance économique a finalement ralenti un peu plus qu’anticipé dans l’Hexagone, à 1,2% en 2019, la fin de l’année ayant été particulièrement difficile.

Dans la zone euro aussi, la croissance économique a poursuivi son ralentissement l’an passé, pour la deuxième année consécutive, dans un contexte économique toujours marqué par le Brexit et la politique protectionniste de Donald Trump.

Selon des chiffres publiées vendredi par l’Office européen des statistiques Eurostat, la croissance des pays ayant adopté la monnaie unique s’est établie à 1,2% en 2019, contre 1,8% en 2018 et 2,4% en 2017.

Le marché a davantage «de raisons d’être un peu plus prudent aujourd’hui», a résumé M. Lesné. Quant au Brexit, qui sera effectif à minuit, «c’est une sortie plus symbolique qu’autre chose pour l’instant».

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a baissé à -0,44% contre -0,40% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même tendance, à -0,18% contre -0,15%, à l’instar du taux d’emprunt espagnol à 10 ans, à 0,23% contre 0,27%, et du taux italien, à 0,93% contre 0,94%.

Le taux de rendement à 10 ans du Royaume-Uni a également reflué, à 0,52% contre 0,54%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans se repliait, à 1,54% contre 1,58% jeudi, tout comme celui à 30 ans, à 2,02% contre 2,05%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,36%, contre 1,41%.

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