Tennis: la compétition forge le financier

Anna Aznaour

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«Pour gagner, il ne suffit pas d’avoir du talent» nous dit Eric Sturdza au lancement de la quatrième édition du Geneva Open.

Pour le banquier Eric Sturdza, ancien champion de tennis, ce sport a été son prélude à la finance. Bien que l’esprit de compétition y soit toujours maître, le domaine a subi des métamorphoses, inimaginables il y a encore quelques décennies.

Le tennis de 2018 est-il différent de celui que vous avez connu lors de vos compétitions?

Oui, absolument. Aujourd’hui, il y a un certain désintérêt pour le tennis en tant que loisir, qui vient probablement du fait que sa technique de jeu est devenue très complexe, et donc inaccessible pour tout un chacun. Par exemple, les novices n’ont pas du tout le même jeu que les professionnels qui ont une excellente connaissance des trajectoires possibles de la balle.

Comment l’expliquez-vous?

L’explication est dans le progrès technologique qui a fait évoluer l’équipement. Avant, on jouait avec des raquettes plus petites, en bois et au cordage en boyau, qui se cassait assez vite. Cette fragilité du matériel nous obligeait à avoir un jeu plus fin. De nos jours, la solidité de l’équipement permet des frappes en force qui sont devenues la norme, et qui ont ainsi modifié le style de jeu.

«En tennis comme dans la finance, c’est en travaillant plus
que les autres que l’on a une chance d’être meilleur.»
Et la manière de s’entraîner, a-t-elle également évoluée?

Indéniablement. La connaissance de notre corps a fait des bonds considérables. Par exemple, quand j’étais jeune, il ne fallait surtout pas boire d’eau sur le court car, paraît-il, cela «coupait les jambes». Aujourd’hui, c’est exactement le contraire. Idem pour le stretching, qui est une pratique relativement nouvelle.

Qu’est-ce que le tennis a apporté au financier que vous êtes?

Le plus grand cadeau que mes parents m’ont fait, c’est de m’apprendre à faire du sport et de la compétition. Si l’on veut gagner, il ne suffit pas d’avoir du talent. Il faut surtout se donner beaucoup de peine, et apprendre à gérer les différentes situations. Cette discipline, cette persévérance m’ont forgé, et m’ont aussi inculqué l’esprit de compétition. En tennis comme dans la finance, c’est en travaillant plus que les autres que l’on a une chance d’être aussi bon ou peut-être un peu meilleur que les autres.