SharingAlpha: une communauté d’investisseurs professionnels

Salima Barragan

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Partie 2. Echanger avec des gestionnaires du monde entier. Avec Daniel Rock de Hjerta.

Mise en ligne en avril 2016, SharingAlpha s’est rapidement imposée comme la plus grande communauté mondiale d’acheteurs de fonds avec ses 12’000 membres actifs. Partant du postulat qu’aucune équipe de recherche - même la meilleure - ne peut à elle seule couvrir l’infinité de l’univers des fonds, la plateforme s’appuie sur sa communauté de professionnels pour échanger et partager des idées. Selon le site, près de 95% des fonds existants ne sont pas couverts par une analyse indépendante, et de ce fait, ne reçoivent pas les encours qu’ils méritent. Dans une seconde interview après celle de Guy Sochet de Toledo Capital, Daniel Rock de Hjerta à Stockholm, un utilisateur assidu de la plateforme, explique son processus de sélection de fonds.

«Je scanne les notes des fonds sur la plateforme SharingAlpha,
par laquelle je découvre souvent des nouvelles perles.»
Comment sélectionnez-vous les gérants de fonds?

Je scanne les notes des fonds sur la plateforme SharingAlpha, par laquelle je découvre souvent des nouvelles perles. Surveillant constamment l’évolution des fonds, j’échange des informations via la plateforme avec des collègues du monde entier. Puis, je m’entretiens avec le gestionnaire du fonds sélectionné. Depuis le début de la pandémie, nous discutons sur Zoom. D’ailleurs, la généralisation de Zoom rend les gestionnaires de fonds plus accessibles. Enfin, nous avons à Stockholm des analystes financiers qui effectuent les dernières vérifications.

Comment choisissez-vous certains fonds en particulier, et quels critères utilisez-vous?

Je regarde les détails du fonds, comme le nombre de parts actives, le ratio de Sharpe, la déviation de sa performance en comparaison à son benchmark, sa performance dans MorningStar, et encore bien d’autres critères techniques…

«Je suis convaincu que les fonds ESG seront d’ici quelques temps
plus performants que les fonds traditionnels.»
Quelle est votre approche d’allocation de fonds?

Près de 70% des portefeuilles de mes clients sont investis dans des fonds d'actions suédoises qui ont une performance globale de 19% par an depuis 2015, alors que l'indice suédois OMX a progressé de 10% annuellement. Ensuite 30% des actifs des clients sont investis dans des fonds d'actions mondiales qui ont une performance de 32% par an (mais depuis 2018 seulement) par rapport au MSCI AW qui affiche 19% par an. En gestion Advisory, j'ai par exemple, un fonds américain de croissance durable, ou le BlackRock Next Generation Technology.

Que pensez-vous des fonds ESG?

Je les aime bien. En particulier, le fonds d'impact du gestionnaire écossais Baillie Gifford et le Pictet-Human. Autrefois, les fonds ESG fonctionnaient avec des exclusions d'armes à feu, de tabac et d'alcool. Les fonds ESG se sont parfois rapprochés des fonds d'investissement à impact et aujourd’hui ils sont devenus inclusifs avec de nouvelles dimensions, comme les parcs éoliens off- et on shore, ou une banque indonésienne qui offre des prêts immobiliers aux démunis. Je suis convaincu que les fonds ESG seront d’ici quelques temps plus performants que les fonds traditionnels. La société évolue rapidement et les entreprises ont beaucoup à gagner en devançant leurs concurrents.

Lire également la première partie SharingAlpha: une communauté d’investisseurs professionnels, avec Guy Schochet de Toledo Capital.

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