Genève: l’Asloca s’inquiète de la multiplication des «congés rénovation»

AWP/ATS

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Ce sont des logements à loyers bas par rapport au marché qui sont visés, constate l’association de défense des locataires.

L’Asloca Genève a dénoncé lundi la hausse, à Genève, du nombre de «congés rénovation» donnés à des locataires habitant dans des appartements dont les loyers sont en-dessous des prix du marché. Après le départ des locataires, ces loyers pourront par la suite être augmentés et générer plus de rendement.

«Ce cancer immobilier qui ronge la Suisse alémanique arrive en Suisse romande», a déclaré devant les médias le conseiller national et membre de l’Asloca Christian Dandrès. Il touche des milliers de locataires à Zurich, par exemple, et vise à faire du logement un «objet spéculatif».

Ce sont des logements à loyers bas par rapport au marché qui sont visés. La résiliation du bail concerne la plupart du temps des personnes qui habitent depuis longtemps dans leur appartement et dont les revenus sont plutôt modestes. Des gens âgés sont touchés et aucune solution ne leur est proposée, déplore l’Asloca.

Genève outillée

Pour l’association de défense des locataires, à Genève, contrairement à Zurich, des instruments existent pourtant pour mieux contrer cette pratique. La LDTR (loi sur les démolitions, les transformations et rénovations des immeubles d’habitation) pourrait, par exemple, être appliquée avec plus de rigueur.

L’administration devrait notamment veiller, lors de la délivrance des autorisations pour des travaux de rénovation, que les locataires concernés soient relogés à des conditions semblables, comme le prévoit la loi. L’Asloca rappelle que le but de la LDTR est de préserver à Genève un parc locatif à loyer abordable.

«Nous nous opposerons en tout cas systématiquement à ces pratiques», a souligné M. Dandrès. L’Asloca Genève va aussi s’adresser aux pouvoirs publics pour que ceux-ci se mobilisent. Ce ne sont pas des «congés rénovation», mais des «congés sélection», basés uniquement sur le calcul économique, a noté Pierre Stastny, avocat à l’Asloca.

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