Le bénéfice net semestriel atteint 1,45 milliard de dollars, soit près de dix fois les 157 millions dégagés sur la même période en 2022. L’action clôture toutefois en baisse de 1,6%.
Le réassureur Swiss Re a poursuivi sur la voie du rétablissement entre avril et fin juin, après avoir déjà nettement redressé la barre sur les trois premiers mois de l’année. La direction reconduit à mi-parcours son objectif d’excédent net pour l’ensemble de l’exercice.
Le bénéfice net semestriel atteint 1,45 milliard de dollars (1,27 milliard de francs), soit près de dix fois les 157 millions dégagés sur la même période en 2022. Une faible incidence des catastrophes naturelles sur le second partiel a notamment profité au coeur de métier dans la réassurance dommages (P&C Re), soutenu également par le résultat des placements.
Le numéro deux mondial de la réassurance indique avoir réduit son exposition aux risques secondaires liés aux catastrophes naturelles, tels les épisodes de grêle ou les inondations. Le coût des prestations pour dégâts d’origine naturelle s’est contracté sur les six premiers mois de l’année à 634 millions de dollars, contre plus d’un milliard un an plus tôt.
La réassurance vie (L&H Re) ainsi que solutions commerciales (Corso) ont aussi étoffé leurs contributions aux bénéfices.
Le rendement sur fonds propres au niveau du groupe s’est rétabli à 22,8%, contre 1,6% il y a douze mois, quand celui sur placements a plus que doublé à 2,8%.
Le volume de primes encaissées a enflé de près d’un milliard à 22,14 milliards, détaille le rapport intermédiaire livré vendredi.
Le ratio combiné, soit le rapport entre les primes encaissées et les prestations versées, s’est amélioré de près de 4 points de pourcentage à 94,7% pour P&C Re, dont le bénéfice a presque triplé sur un an à 904 millions.
L’indicateur de rentabilité a gagné plus de deux points de pourcentage à 91,0% chez Corso, pour un résultat amélioré de près de moitié à 323 millions. Grevée par les suites de la crise sanitaire sur la base de comparaison, L&H a vu son bénéfice passer de 2 à 393 millions.
Les solutions en marque blanche d’Iptiq ont poursuivi leur croissance, avec un volume de primes de 476 millions, contre 455 millions un an plus tôt.
Fin juin, les fonds propres de la multinationale zurichoise représentaient 12,68 milliards, en recul de moins de 20 millions sur six mois.
La performance correspond peu ou prou aux projections du consensus de l’agence AWP. Ratios combinés et fonds propres s’avèrent meilleurs que prévu.
L’objectif d’afficher 3 milliards de dollars de bénéfice net sur l’ensemble de l’exercice reste de mise.
La ronde de renouvellements de contrats dans la réassurance dommages a généré un volume de primes de 4,3 milliards au 1er juillet. Les tarifs ont progressé de 21%, surcompensant ainsi largement la hausse de 16% attendue du côté des prestations.
«Nous tablons sur un essor de la demande au cours des prochaines années», a indiqué le directeur financier John Dacey en téléconférence.
Evoquant une opportunité d’investissement intacte, Simon Foessmeier souligne pour Vontobel la confortable capitalisation de la multinationale, laissant augurer un dividende assuré pour les actionnaires.
L’expert de la banque de gestion zurichoise ajoute que le passage à la norme IFRS 17 l’an prochain devrait enjoliver encore les prochaines présentations de résultats, en plus de les rendre comparables à ceux de la concurrence.
Chez Keefe, Bruyette and Woods (KBW), Michele Ballatore et Darius Satkauskas notent que la bonne surprise est à mettre sur le compte de prestations plus modestes que prévu pour les catastrophes naturelles, mais déplorent au passage un résultat des placements moindre qu’escompté.
La performance n’a pas été appréciée à la Bourse suisse, la nominative Swiss Re terminant la séance en baisse de 1,6% à 87,68 francs, tombant au fond du classement de l’indice SMI (+0,10%).