Le géant bancaire espagnol Santander a annoncé mercredi le licenciement de plusieurs centaines de personnes au Royaume-Uni ainsi que la fermeture de plus de 20% de son réseau d’agences, dans le cadre d’une réorganisation dans ce pays où une forte concurrence pèse sur sa rentabilité.

La banque prévoit «la fermeture de 95 agences sur les 444 existantes», a-t-elle indiqué mardi dans un communiqué, ajoutant qu’environ «750 employés» sont potentiellement menacés de licenciement «si les propositions étaient retenues après consultation des syndicats».

Une source proche du dossier a toutefois précisé à l’AFP qu’une centaine de postes seront redéployés au sein du réseau sur ces 750 affectés -ce qui signifie que la banque se séparerait au final d’un peu moins de 4% de ses 18.000 employés dans le pays.

Santander avait publié le mois dernier un bénéfice record pour 2024 à l’échelle mondiale, avec 12,57 milliards d’euros de profits net (12,09 milliards de francs), mais le groupe pâtit d’une forte concurrence au Royaume-Uni où l’avenir de sa filiale fait l’objet de spéculations.

Ces derniers mois, le Financial Times a assuré à plusieurs reprises que Santander envisageait de quitter le marché de détail britannique, évoquant notamment des discussions sur une vente à la britannique NatWest.

Les spéculations avaient aussi été alimentées fin janvier lorsque le président de la filiale britannique de Santander, William Vereker, a annoncé qu’il quitterait son poste en 2025. Plusieurs médias économiques ont expliqué cette décision par des divergences avec la présidente du groupe, Ana Botín.

Mais «nos activités au Royaume-Uni ne sont pas à vendre. Le Royaume-Uni est un marché clé et le restera», avait démenti Ana Botín début février.

Le marché britannique, où le groupe est présent depuis 2004, «représente environ 9%» des revenus du groupe, un pourcentage qui devrait se maintenir en 2025, selon elle.

Santander a précisé, dans son communiqué mercredi, que des banquiers itinérants se rendront chaque semaine dans les zones touchées par les fermetures d’agence pour proposer des services à ses clients, notamment dans des «hubs» multi-bancaires qui existent déjà dans plusieurs villes.

Les principales banques britanniques s’étaient engagées en septembre à ouvrir 350 de ces «hubs» conçus pour pallier les nombreuses fermetures d’agences, installés dans des bureaux de poste, où les conseillers de différents établissements se relaient selon les jours de la semaine.

L’association de consommateurs Which! estime que plus de 60% des 10’000 agences que comptait le Royaume-Uni en 2015 ont fermé.