Banco Santander a dégagé un bénéfice record l’an dernier

AWP

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Le groupe bancaire a annoncé avoir dégagé l’an dernier un bénéfice record de 12,57 milliards d’euros, en hausse de 14% sur un an, malgré la baisse des taux d’intérêts dans la zone euro.

Le géant bancaire Santander a annoncé mercredi un vaste rachat d’actions après avoir dégagé un bénéfice record l’an dernier, malgré la baisse des taux d’intérêts et une forte concurrence au Royaume-Uni, où l’avenir de sa filiale fait l’objet de spéculations.

Le banque espagnole a engrangé au total 12,57 milliards d’euros de profits net, soit 14% de plus que les 11,08 milliards de 2023 et 30% de plus que les 9,6 milliards de 2022, années des deux précédents records.

Ce résultat, atteint à la faveur d’un dernier trimestre dynamique (3,26 milliards d’euros de bénéfice net), est supérieur aux attentes des analystes interrogés par Factset, qui s’attendaient en moyenne à 11,96 milliards de profits.

Il dépasse également le résultat de sa principale concurrente européenne, BNP Paribas, qui a annoncé mardi avoir dégagé un bénéfice net en hausse de 4,1% l’an dernier, à 11,68 milliards d’euros.

Pour la banque espagnole, fortement implantée en Europe mais aussi en Amérique latine, il s’agit du «troisième record consécutif», se félicite dans un communiqué la présidente de Santander, Ana Botin.

«Comme nous l’avons déjà démontré, nous surpassons nos concurrents dans les périodes difficiles», a ajouté la responsable bancaire, optimiste pour 2025, où le groupe devrait «continuer à améliorer sa rentabilité».

173 millions de clients

Banco Santander attribue ces bons résultats au dynamisme de l’activité sur ses principaux marchés, en raison notamment de l’arrivée de près de huit millions de nouveaux clients, qui lui a permis d’accroître le niveau de ses dépôts (+4%).

La banque, qui revendique 173 millions de clients dans le monde, a ainsi dégagé 46,67 milliards d’euros de produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires pour les banques) l’en dernier, soit 8% de plus que le record de 2023.

Cette forte activité commerciale a permis de neutraliser les conséquences de la baisse des taux d’intérêt décidée par la Banque centrale européenne (BCE) et du recul du peso mexicain par rapport à l’euro.

Elle a également compensé l’impact de l’impôt exceptionnel sur les grands groupes bancaires instauré par le gouvernement de Pedro Sánchez, qui a obligé le groupe à provisionner 335 millions d’euros début 2024.

Au vu de ces résultats, la banque espagnole - qui dit anticiper une nouvelle hausse de son bénéfice en 2025 - annonce le lancement d’un nouveau programme de rachat d’actions pour 1,59 milliard d’euros.

Cette opération, destinée à doper son cours de bourse, s’ajoute au paiement du dividende qu’elle prévoit d’approuver lors de la prochaine réunion de son conseil d’administration, et porte à 6,3 milliards le montant reversé à ses actionnaires.

«Pas à vendre»

La publication de ces résultats survient dans un contexte d’interrogations sur l’avenir du groupe au Royaume-Uni, où la banque doit faire face à une forte concurrence.

Dans un article publié mi-janvier, le Financial Times a assuré que Santander envisageait de quitter le marché de détail britannique, où la banque est confrontée à un litige dans une affaire de commissions prélevées sur des prêts automobiles, qui vise plusieurs établissements bancaires.

Les spéculations ont redoublé fin janvier lorsque le président de la filiale britannique de Santander, William Vereker, a annoncé qu’il quitterait son poste en 2025. Plusieurs médias économiques ont en effet expliqué cette décision par des divergences avec Mme Botin.

La filiale britannique de Santander «n’est pas à vendre», a toutefois assuré dimanche Ana Botín, en assurant dans une interview au Sunday Times que le Royaume-Uni restait un marché clé pour le groupe bancaire.

Pour Rafael Alonso, analyste chez Bankinter, «il est normal que Santander explore des alternatives pour améliorer la rentabilité de sa franchise britannique». Mais il est «peu probable» que le groupe lance «une opération corporative» dans ce pays, a-t-il jugé dans une note.

Le groupe espagnol est arrivé sur le marché britannique en 2004, avec l’achat de la banque Abbey National. Elle y dispose de 14 millions de clients et de 21.000 salariés.

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