De janvier à mars, Munich Re a enregistré un résultat net de 608 millions d’euros, en hausse de 3% sur un an.
Le géant allemand de la réassurance Munich Re a fait état mardi d’une légère hausse de son bénéfice net sur un an au premier trimestre, malgré la décote de 700 millions d’euros de son portefeuille d’obligations russes et ukrainiennes.
De janvier à mars, Munich Re a enregistré un résultat net de 608 millions d’euros, en hausse de 3% sur un an, selon un communiqué, en dépit d’un lourd impact sur son résultat financier lié à la guerre menée par la Russie en Ukraine et des sanctions qui ont suivi.
Cela a conduit le groupe à passer à la paille de fer les obligations souveraines et d’entreprises détenues dans les deux pays, pour une charge brute de 700 millions d’euros et de 370 millions en terme de résultat net.
«Nous avons ramené les obligations d’État à 20% de leur prix» de marché et la suite dépendra de «si la Russie continue de payer des coupons ou non», a expliqué Christoph Jurecka, directeur financier de Munich Re, lors d’une conférence téléphonique.
Le groupe a aussi enregistré des provisions dans le cadre du conflit pour «plus de 100 millions d’euros», a détaillé le financier.
Elles sont en partie liées à la décision de la Russie de changer l’immatriculation de centaines avions de ligne sur son territoire pour ne pas les rendre aux loueurs étrangers, ce qui pourrait donner lieu à des indemnisations.
Le groupe, dont le cœur de métier est d’épauler les assureurs contre les risques qu’ils encourent, a par ailleurs remboursé 481 millions d’euros au titre de catastrophes naturelles liées principalement aux fortes pluies dans l’est de l’Australie et aux tempêtes hivernales en Europe.
La pandémie du Covid-19 a également lesté de 150 millions d’euros les comptes de sa branche vie-santé, surtout aux États-Unis.
Malgré ces handicaps, Munich Re a conservé ses prévisions de bénéfice net pour l’année en cours, tablant sur un gain de 3,3 milliards d’euros.
Il voit en outre de bonnes opportunités commerciales dans la réassurance, ce qui l’a amené à relever sa prévision de primes brutes pour cette branche d’activité à 45 milliards d’euros, contre 42,5 auparavant.
Munich Re soumet toutefois ces prévisions à une «incertitude accrue compte tenu de la fragilité des évolutions macroéconomiques, de la volatilité des marchés des capitaux et de l’évolution incertaine de la pandémie» de Covid-19.
Cette incertitude concerne notamment «les conséquences financières de la guerre d’agression russe en Ukraine», ajoute le communiqué.
A la Bourse de Francfort, le titre Munich Re gagnait en matinée 0,8% dans un marché se reprenant de 1,5%.