Les provisions pour litige pèsent sur les prévisions d'UBS

AWP

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L’écart entre le bénéfice net et le résultat avant impôts s’explique par une dépréciation de 2,9 milliards liée à la réforme fiscale US. Le revenu du CEO a été relevé l'an dernier.

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Les litiges auxquels est confronté UBS continuent de peser sur sa performance. La grande banque a dû constituer des provisions supplémentaires qui ont conduit à un ajustement des résultats annuels. Pour 2018, la banque envisage d’établir sa comptabilité en dollars.

Le groupe bancaire UBS a constitué au quatrième trimestre des provisions supplémentaires pour litiges de 141 millions de francs, selon les indications fournies vendredi dans le rapport annuel.

Les sommes sont destinées à la division de gestion de fortune Amériques (WMA), à hauteur de 49 millions, et à l’unité administrative (Corporate Center) pour les 92 millions restants.

Sollicitée par AWP, la banque aux trois clés n’a pas souhaité fournir les raisons précises qui l’ont amenée à augmenter les provisions pour litiges. UBS est encore empêtrée dans différentes grandes affaires comme celle des titres de créance adossés à des hypothèques (RMBS) ou le cas des obligations d’Etat de Porto Rico.

En tout, UBS affichait à fin 2017 2,44 milliards de provisions pour litiges, contre 3,26 milliards douze mois auparavant.

Dans le cadre du dossier RMBS aux Etats-Unis, le groupe cherche toujours à trouver un terrain d’entente avec le ministère de la Justice (DoJ). Le concurrent Credit Suisse avait conclu fin 2016 un accord avec la justice américaine concernant les titres RMBS, moyennant un paiement de 5,3 milliards de dollars.

FRANC ET LIVRE STERLING AU REBUT?

La deuxième affaire concerne la vente d’obligations de Porto Rico apparemment présentées comme sans risque. Un ouragan a aggravé la situation économique de l’Etat insulaire. Selon des articles de presse, les demandes de dédommagement s’élèvent à 2,1 milliards de dollars. La Sonntagszeitung a affirmé qu’un montant de 1,1 milliard a déjà été réglé.

Le rapport annuel annonce également une petite révolution. UBS pourrait lâcher le franc pour établir sa comptabilité en dollar. La grande banque mène cette réflexion dans le cadre du changement de la structure juridique de la banque, de la réorientation des activités mais aussi de la stratégie de gestion des devises.

Le groupe et son siège en Suisse (UBS SA) pourraient ainsi adopter le billet vert comme monnaie opérationnelle au deuxième semestre 2018. L’unité londonienne passerait de la livre sterling au dollar.

Ceci impliquerait également un changement de la devise de présentation (presentation currency) pour le groupe et UBS SA, avec un ajustement des chiffres précédents sur la base de cours de change historiques. Cette modification ne devrait avoir aucun impact significatif sur les indicateurs de capitalisation et de performance, assure le géant bancaire zurichois.

Parmi les grandes capitalisations de la Bourse suisse, Novartis, ABB ou Zurich Insurance tiennent leur comptabilité en billet vert.

 

Sergio Ermotti a gagné davantage
Le directeur général (CEO) d’UBS, Sergio Ermotti, a vu son salaire gonfler l’année dernière. Il a perçu au total 14,2 millions de francs, contre 13,7 millions au titre de 2016. La part variable de sa rémunération a atteint 11,4 millions, à comparer aux 10,9 millions de l’exercice précédent, selon les indications fournies vendredi par le géant bancaire zurichois.
Sous la direction de Sergio Ermotti, UBS a réalisé un excellent résultat financier, maintenu sa solide capitalisation et achevé avec succès les mesures visant à réduire les coûts de 2,1 milliards de francs, a précisé le groupe dans son rapport annuel, afin de justifier le versement d’un salaire plus élevé.