Les profits de Morgan Stanley s’envolent à des records

AWP

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Le bénéfice net de la banque d’affaires américaine a plus que doublé pour atteindre 4 milliards de dollars au premier trimestre.

La banque d’affaires américaine Morgan Stanley a dégagé des résultats record au premier trimestre, profitant de l’euphorie ambiante sur les marchés et des nombreuses opérations menées par les entreprises au moment où l’économie se remet peu à peu de la pandémie.

Le bénéfice net de l’établissement a plus que doublé pour atteindre 4 milliards de dollars, détaille un communiqué vendredi. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, la référence pour les analystes, il a atteint 2,19 dollars, soit bien plus que les 1,70 dollar attendu.

Le chiffre d’affaires de la banque s’est élevé à 15,7 milliards de dollars, en hausse de 61%.

Comme les autres géants de Wall Street ayant une activité de banque d’affaires importante, Morgan Stanley a bénéficié de la montée des indices boursiers à des niveaux record, portée notamment par l’afflux de traders particuliers, et de l’engouement pour les SPAC, ce mécanisme financier désormais très en vogue qui consiste pour une entreprise à fusionner avec une société faisant office de coquille vide déjà cotée.

Goldman Sachs a aussi dévoilé mercredi des résultats record.

Les revenus tirés par Morgan Stanley de son activité de conseil aux entreprises voulant mener des opérations de fusion-acquisition ou lever de l’argent par une entrée en Bourse ou sur le marché obligataire ont bondi de 128%.

Si la pandémie a détruit des millions d’emplois l’an dernier et conduit à la faillite de nombreuses petites entreprises dans le pays, les grandes sociétés ont en général bien tenu la barre et maintenu leurs activités. Elles profitent par ailleurs depuis le début de l’année de l’amorce d’une reprise économique solide.

Morgan Stanley a par ailleurs vu les revenus générés par le courtage d’actions progresser de 17% et ceux générés par le courtage d’actifs comme les obligations ou les devises augmenter de 44%.

La banque a aussi été active dans la gestion de patrimoine, le chiffre d’affaires de cette activité s’envolant de 47%.

Morgan Stanley a perdu 911 millions de dollars dans le fiasco Archegos
La banque d’affaires américaine Morgan Stanley a indiqué vendredi que l’implosion du fonds Archegos Capital Management fin mars lui avait coûté au total 911 millions de dollars.
Plusieurs établissements financiers avaient alors dû se délester en toute hâte de nombreuses actions qu’ils détenaient via des instruments complexes pour le compte d’Archegos, une société qui gère la fortune familiale de Bill Hwang.
Le déclenchement de ces ventes massives d’actions semble avoir été la lourde chute du titre ViacomCBS, une entreprise à laquelle Archegos était fortement exposé. Les banques ont alors réclamé des fonds à leur client pour éponger les pertes et, quand il n’a pas pu les fournir, ont saisi ses actifs pour les vendre.
«Dans un premier temps, nous avons liquidé des positions très importante dans un seul titre à travers une série de ventes en bloc ayant culminé le dimanche 28 mars au soir», a expliqué le PDG de Morgan Stanley lors d’une conférence téléphonique vendredi à l’occasion de la publication des résultats du groupe.
«Cela a résulté en une perte nette de 644 millions de dollars qui représente le montant que le client nous devait pour des transactions qu’il ne nous a pas payées», a-t-il ajouté.
«Par la suite, nous avons pris la décision d’éliminer tout risque en nous délestant de tous les paris restant, à la hausse ou à la baisse», et perdu au passage 267 millions de dollars, a indiqué M. Gorman.
«J’estime que cette décision était nécessaire et que c’est de l’argent dépensé à bon escient», a affirmé le PDG.
Également concerné par le scandale, le PDG de Goldman Sachs, David Solomon, s’était pour sa part réjoui mercredi que ses services aient «identifié le risque assez tôt» et aient «rapidement pris des mesures».
«C’était l’affaire d’un investisseur avec des positions concentrées autour de quelques titres et avec un important effet de levier», Archegos ayant emprunté beaucoup d’argent pour effectuer ses paris, a-t-il souligné lors d’une conférence téléphonique.
«Ce n’est pas la première fois que nous voyons ce genre de situation, et ce ne sera sans doute pas la dernière.»
D’autres banques ont pâti du fiasco d’Archegos, dont Credit Suisse qui a estimé que l’affaire allait lui coûter 4,4 milliards de francs suisses (3,9 milliards d’euros).
Morgan Stanley, profitant de l’euphorie ambiante sur les marchés et des nombreuses opérations menées par les entreprises au moment où l’économie se remet peu à peu de la pandémie, a par ailleurs dégagé des résultats record au premier trimestre.

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