Le CEO d’UniCredit vante «le potentiel» d’une fusion avec Commerzbank

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«Pour l’instant, nous ne sommes qu’un actionnaire. Mais une fusion des deux banques pourrait apporter une valeur ajoutée considérable à toutes les parties prenantes», déclare Andrea Orcel au «Handelsblatt».

Le patron de Commerzbank a affirmé lundi que la deuxième banque allemande avait sa propre vision pour l’avenir, mais qu’elle examinerait toute proposition, après que le patron d’UniCredit a vanté «le potentiel» d’une éventuelle fusion.

«Nous restons concentrés sur notre propre plan» à l’horizon de 2027, a déclaré lundi le président du directoire de Commerzbank, Manfred Knof, à des journalistes à Berlin.

«Cependant, si quelqu’un propose de bonnes idées, nous les examinerons de manière professionnelle et responsable», a-t-il ajouté.

«Pour l’instant, nous nous concentrons sur la mise en œuvre de notre stratégie» et «pour le reste, on verra», a assuré le dirigeant.

Le banquier allemand s’exprimait pour la première fois depuis que les spéculations se sont emballées sur un possible rachat de Commerzbank par l’italienne Unicredit. Celle-ci a déclaré mercredi dernier avoir acquis une part d’un peu plus de 9% de Commerzbank, dont environ une moitié dans le cadre d’un désengagement de l’Etat allemand.

Des conjectures encore nourries lundi par le patron d’Unicredit, Andrea Orcel, qui a vanté «le potentiel» d’une éventuelle fusion entre la deuxième banque italienne et Commerzbank.

Il fait valoir la «valeur ajoutée considérable» que cette opération pourrait selon lui apporter aux différentes parties, dans un entretien accordé au quotidien économique allemand Handelsblatt.

«Ce n’est pas un secret depuis de nombreuses années que nous voyons un potentiel dans une fusion», a déclaré M. Orcel.

Besoin de «banques fortes»

«Pour l’instant, nous ne sommes qu’un actionnaire. Mais une fusion des deux banques pourrait apporter une valeur ajoutée considérable à toutes les parties prenantes», a ajouté la patron.

«Nous saluons notre nouvel actionnaire», mais «pour comparer des propositions, il faut qu’elles existent, et pour l’instant, il n’y en a pas», a fait remarquer M. Knof.

UniCredit a déboursé environ 1,4 milliard d’euros pour sa participation dans Commerzbank, dont 702 millions d’euros pour acquérir une part de 4,49% mise en vente par l’Etat allemand.

La banque milanaise a déjà mis la main en 2005 sur sa concurrente bavaroise HypoVereinsbank.

«L’Europe, et l’Allemagne aussi, ont besoin de banques plus fortes. Les banques sont nécessaires pour financer la croissance et l’énorme transformation qui nous attend», a déclaré M. Orcel au Handelsblatt.

Un rapprochement entre UniCredit et Commerzbank «créerait un concurrent beaucoup plus fort sur le marché bancaire allemand», a-t-il ajouté.

Selon lui, «les clients de la banque de détail pourraient être mieux soutenus, et le Mittelstand allemand (les petites et moyennes entreprises)», au coeur de la stratégie de Commerzbank, «pourrait être renforcé par des financements et un soutien plus complet à l’échelle internationale».

Le gouvernement allemand demeure le plus gros actionnaire de Commerzbank, avec une participation restante de 12%.

Le syndicat allemand des services Verdi, qui est représenté au conseil de surveillance de Commerzbank, a d’ores et déjà demandé à Berlin de «s’opposer» à un éventuel rachat et de ne pas céder d’autres parts à UniCredit.

Berlin ne pourra vendre de nouvelles actions en théorie qu’après une période de 90 jours après la première vente.

«Le moment venu, nous entamerons un dialogue constructif», dit encore M. Orcel. Si les deux parties «parviennent à la conclusion qu’une fusion est la meilleure chose pour nous deux, ce serait formidable».

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