Crédit Agricole SA surpasse les attentes

AWP

2 minutes de lecture

La société dirigée par Philippe Brassac a dévoilé des résultats dopés par les fortes performances de la banque de financement.

Crédit Agricole SA, l’entité cotée en Bourse de la banque mutualiste, a dévoilé vendredi des résultats pour le deuxième trimestre qualifiés de «records» et bien meilleurs qu’attendu, dopés par les fortes performances de la banque de financement.

D’avril à fin juin, le bénéfice net a atteint 1,44 milliard d’euros contre 1,35 milliard sur la même période en 2017, affichant ainsi une progression de 6% sur un an.

«CASA» surpasse ainsi largement les prévisions du consensus d’analystes compilé par le fournisseur de données financières Factset qui tablait sur un bénéfice en repli à 981 millions.

Et une fois toiletté de diverses charges non liées à l’activité bancaire proprement dite, le bénéfice net «sous-jacent» se montre sous un jour encore meilleur avec un bond de presque 20% sur un an, soit le résultat le plus élevé publié par Crédit Agricole SA depuis sa cotation en décembre 2001.

De son côté, le produit net bancaire, équivalant du chiffre d’affaires pour les banques, affiche une progression de près de 10%, à 5,17 milliards d’euros.

Le groupe bancaire boucle ainsi un premier semestre solide, s’adjugeant un bénéfice net en hausse de plus de 4% sur les six premiers mois de l’année.

Soutien des «Jumbo deals»

«La dynamique commerciale ne se dément pas», a souligné Jérôme Grivet, le directeur financier, lors d’une conférence de presse.

Le résultat du deuxième trimestre «très élevé a été obtenu grâce à un haut niveau d’activité, de bonne qualité en termes de marges et de risques, dans tous les métiers, avec une mention spéciale pour la Banque de financement/Grandes clientèles» qui a accompagné sur cette période plusieurs «jumbo deals» - surnom donné aux grosses opérations de fusion-acquisition, s’enthousiasme Crédit Agricole.

Soutenue par ces opérations très rémunératrices, la division de grande clientèle, qui regroupe à la fois les activités de marché, de services financiers aux grands investisseurs et de gestion de fortune, a ainsi vu son bénéfice net s’envoler de 35% sur un an.

Ces performances ont notamment permis de compenser des activités moins porteuses sur les marchés, du fait - entre autres - de la baisse du dollar qui dégrade mécaniquement les recettes réalisées à l’étranger lors de leur conversion en euros.

Bienfait des «ventes croisées

CASA explique par ailleurs avoir profité comme lors des trimestres précédents de la politique de ventes croisées entre ses métiers et les banques de proximité du groupe Crédit Agricole y compris les Caisses Régionales, le tout couplé à une nette baisse de son coût du risque, qui intègre les provisions pour faire face à d’éventuels accidents dans le remboursement des crédits accordés.

Dans ses autres divisions (gestion d’actifs, banque de détail à l’international, services financiers spécialisés, etc.) la hausse des bénéfice est ainsi également partout au rendez-vous, à la seule exception de LCL, le réseau de détail en France, qui a vu ses recettes baisser de 4% et son bénéfice net de 13%.

Ce repli est toutefois dû à un effet de base défavorable avec le deuxième trimestre 2017, dont les performances avaient été artificiellement gonflées par une reprise de provisions en épargne-logement, assure la banque.

Toiletté pour gommer le poids de cette reprise de provisions, le produit net bancaire de LCL ressort en hausse de 2% et son bénéfice net en progression de 6%.

CASA, qui se félicite d’une accélération des encours de crédits distribués aux entreprises, a maintenu vendredi son objectif de stabiliser en 2018 les recettes de LCL, qui était apparu en souffrance l’an passé dans un contexte de taux bas très pénalisant pour les activités de détail.

Le groupe Crédit Agricole, qui regroupe CASA et les caisses régionales, affiche quant à lui au deuxième trimestre un bénéfice net d’un peu plus de deux milliards d’euros, en repli de 1,4% (+2% hors éléments exceptionnels), pour un produit net bancaire en hausse de 6% à 8,43 milliards.

A lire aussi...