Antiblanchiment: Deutsche Bank remise à l’ordre

AWP

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La Bafin a pris la mesure inédite de nommer un auditeur entièrement dédié à l’évaluation des progrès de la Deutsche Bank dans la lutte contre l’utilisation criminelle de fonds.

Le gendarme allemand des marchés (Bafin) a rappelé lundi à l’ordre la Deutsche Bank, déjà prise en faute, à ses obligations de lutte contre le blanchiment d’argent alors que les révélations sur des fonds illicites russes éclaboussent plusieurs banques européennes.

La Bafin a pris la mesure inédite de nommer un auditeur entièrement dédié à l’évaluation des progrès de la Deutsche Bank dans la lutte contre l’utilisation criminelle de fonds (blanchiment, financement du terrorisme ou du crime organisé).

Le régulateur allemand justifie dans un communiqué ce choix par l’engagement passé de la Deutsche Bank à «prendre toutes les garanties internes» dans la lutte anti fonds suspects, et donc en creux, par son retard.

«Nous sommes d’accord avec la Bafin sur le fait que nous pouvons nous améliorer», a réagi Deutsche Bank dans un communiqué, s’engageant à travailler avec l’auditeur nommé par la Bafin sur la question de l’identification de ses clients (know your clients).

En janvier 2017, Deutsche Bank a écopé d’une amende de près de 630 millions de dollars dans le cadre d’une enquête des autorités américaine et britannique pour blanchiment d’argent en provenance de Russie.

Dans la foulée, la Réserve fédérale américaine (Fed) a condamné la banque allemande Deutsche Bank à payer une amende de 41 millions de dollars pour ses lacunes dans la lutte contre le blanchiment d’argent

Les parlementaires américains ont ensuite exigé que la lumière soit faite sur les relations d’affaires de la banque allemande avec Donald Trump et sur de possibles liens financiers entre le président américain et des Russes.

Les révélations se sont multipliées ces dernières semaines, éclaboussant jusqu’à la première banque danoise, Danske Bank, qui a laissé transité par sa filiale estonienne plusieurs dizaines de milliards d’euros jugés suspects, provenant essentiellement de Russie.

Si Malte, la Lettonie - dont le gouverneur de la banque centrale a été suspendu de ses fonctions et inculpé de corruption -, l’Estonie ou encore Chypre font partie des lanternes rouges de l’anti-blanchiment européen, l’Espagne avec Caixabank, ou encore les Pays-Bas avec ING, sont aussi dans le viseur des autorités.

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