Soutien du marché des logements aux Etats-Unis

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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Toutefois, les statistiques de la production industrielle et du marché du travail d’octobre étaient déformées par la grève chez General Motors.

© Keystone

Les statistiques économiques américaines dénotaient un démarrage plutôt poussif du quatrième trimestre. Toutefois, les statistiques de la production industrielle et du marché du travail d’octobre étaient déformées par la grève chez General Motors, l’une des plus importantes de ces dernières années. Elle est à présent terminée et nous pensons que l’activité va repartir en cette fin de trimestre, en conformité avec une croissance du PIB modeste d’environ 1,6% en rythme annualisé. Nous attendons en particulier de bons chiffres du côté des logements, le secteur immobilier américain faisant partie des grands gagnants de la baisse des taux d’intérêt. Le taux fixe d’emprunt à 30 ans, la référence du financement des logements aux Etats-Unis, est passé de presque 5% fin 2018 à 3,7% aujourd’hui. Les permis de construire ont récemment atteint leur plus-haut du cycle actuel, tandis que les transactions immobilières émergent progressivement après l’atonie de 2018. Nous pensons donc que l’investissement résidentiel compensera en partie la morosité du moral des entreprises. Malgré la baisse des taux d’intérêt, les ménages restent réticents à acheter des biens de consommation chers. L’enquête sur la consommation de l’université du Michigan montre que la propension à l’achat de biens d’équipement est bien en deçà des pics de 2018, tandis que les ventes d’automobiles restent déprimées.

L’inflation totale va s’accélérer en raison de l’effet
de base moins négatif des prix de l’énergie.

L’inflation d’octobre a surpris à la hausse pour l’inflation totale suite au net rebond des prix de l’énergie, mais l’indice sous-jacent fut inférieur aux attentes sous l’effet du deuxième mois d’affilée de baisse des prix des biens (malgré les nouveaux droits de douane imposés en septembre, surtout sur des biens de consommation). Si nous pensons que l’inflation sous-jacente se stabilisera à son niveau actuel de 2,3% au cours des prochains mois, l’inflation totale va s’accélérer en raison de l’effet de base moins négatif des prix de l’énergie.

Nouveau couperet en vue au Royaume-Uni

Selon les sondages pour les législatives du 12 décembre, le parti conservateur aurait encore accru son avance sur les travaillistes. Même si le mode de scrutin uninominal à un tour du Royaume-Uni rend très difficile toute conversion des pourcentages de votes en nombre de sièges aux Communes, nous avons retenu l’hypothèse d’un gouvernement conservateur pour notre scénario de base (c’est aussi l’avis des bookmakers, pour lesquels la probabilité de victoire conservatrice avoisine les 70%). Notons que la livre n’a pas suivi cette hausse et qu’elle reste stable par rapport au dollar depuis mi-octobre. Ce n’est pas une véritable surprise sachant que l’accord de sortie temporaire avec l’UE prévoit une fin de la période de transition dès décembre 2020, ce qui ne suffira sans doute pas à conclure un traité commercial définitif. Boris Johnson a toutefois déjà indiqué qu’il ne souhaitait pas prolonger cette période de transition. Comme toute demande de prolongation doit être transmise avant le 30 juin 2020, les marchés doivent se préparer à un climat politique agité au premier semestre de l’an prochain. Dans le pire des cas, une rupture brutale des relations commerciales entre le Royaume-Uni et l’Union européenne fin 2020 reste envisageable. Quoi qu’il en soit, l’incertitude devrait selon nous peser sur les intentions d’investissement l’an prochain malgré les mesures de relance budgétaire promises.

L’inflation a chuté plus que prévu en octobre, de 1,7% à 1,5%, suite à l’instauration du plafonnement des prix de l’énergie par l’organisme national de régulation, l’Ofgam. Dans le même temps, l’inflation sous-jacente restait stable à 1,7%. Même si nous attendons un rebond de l’inflation ces prochains mois, la chute imprévue d’octobre nous a incités à réduire nos prévisions pour 2019 et 2020, à respectivement 1,8% et 1,9%.

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