Obligations ou cash: que choisir?

Flavio Carpenzano, Capital Group

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Le cycle de hausse des taux touchant à sa fin, les investisseurs dans les fonds monétaires pourraient désormais se tourner vers les fonds obligataires.

La douloureuse «réinitialisation» (ou «reset» en anglais) des marchés ces derniers mois semble avoir eu un effet positif: les taux obligataires à court terme se sont redressés de leurs niveaux historiquement bas, atteignant des sommets inédits depuis plus de 15 ans, tout en demeurant attrayants puisqu’ils se situaient autour de 4% en moyenne début mai 2023. Dans certains segments du marché, les obligations notées AAA sont actuellement assorties d’un taux de l’ordre de 5 à 6%.

C’est à la fin d’un cycle de hausse des taux, avant qu’un cycle de baisse ne débute, que la partie courte de la courbe des taux du Trésor a tendance à être la plus sensible. Et c’est à ce moment-là qu’apparaissent des opportunités de se positionner sur les taux et sur le segment du crédit.

Si la faillite de Silicon Valley Bank a fait légèrement reculer les taux, leur potentiel haussier demeure réel compte tenu de la vigueur de l’économie américaine, laquelle pourrait dissuader la Fed de prendre un virage monétaire accommodant.

A chaque fois qu’un indicateur est publié allant dans un sens ou dans l’autre, la volatilité s’accroît. C’est cette instabilité qui rend les obligations d’échéance courte aussi intéressantes, car elles peuvent générer des rendements supérieurs plus longtemps que prévu, et les investisseurs sont un peu plus protégés contre les pics de volatilité. D’après analyse de Capital Group, les taux demeureront plus élevés et plus longtemps que le consensus du marché ne le prévoit, et la courbe restera plus longtemps inversée.

Le marché s’attend bien entendu à ce que les taux d’intérêt reculent quelque peu, mais qu’ils demeurent nettement supérieurs à leurs niveaux de ces dernières années, ce qui laisse espérer la poursuite de l’appréciation des cours, mais également de la génération d’un revenu attrayant.

Ne pas manquer le moment: certains investisseurs pourraient être tentés de chercher à déterminer le bon moment pour revenir sur le marché, en se basant sur les chiffres de l’inflation et sur les annonces de banques centrales – mais, ce faisant, ils pourraient passer à côté du rebond.

Quand des informations sont publiées sur la direction de l’économie, le marché réagit extrêmement vite pour intégrer ces données. Puis lorsque les investisseurs y voient enfin plus clair, le marché est déjà passé à autre chose.

Obligations d’échéance courte: quelles opportunités?

L’univers de la dette à court terme est large, puisqu’il s’étend des obligations souveraines aux obligations d’entreprise, en passant par la dette titrisée. Lorsqu’ils s’exposent à des segments comme les obligations d’entreprise ou les titres adossés à des actifs, les investisseurs perçoivent une prime de risque, ou spread, correspondant à l’écart entre le taux de ces titres et le taux d’obligations souveraines de qualité comparable.

Et bien entendu, face à l’assombrissement des perspectives économiques, la prudence est de mise. Capital Group veille à demeurer attentifs aux perspectives à 6-12 mois dans l’univers obligataire, le risque de dégradation de la conjoncture et de récession pouvant faire durer la volatilité et se traduire par un élargissement des spreads. Voilà pourquoi il est si important de privilégier les secteurs qui ont démontré leur résilience et d’éviter ceux dont le profil de crédit se détériore.

Même si tout le monde parle de l'attrait des fonds monétaires, il est utile de rappeler que des obligations de grande qualité – en termes de note de solvabilité comme de structure sous-jacente – peuvent servir des taux 1,5 à 2% supérieurs.

En ce qui concerne le segment des obligations d’entreprise, par exemple où le secteur financier concentre les émissions bien notées et d’échéance courte, la baisse des cours engendrée par les déboires du système bancaire fait actuellement émerger des opportunités.

Il reste à noter que les obligations d’échéance courte, qui se distinguent par leurs valorisations attrayantes et leur faible volatilité, offrent donc un tremplin attrayant pour les investisseurs jusqu’à présent adeptes des liquidités.

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