Les fonds actifs: 4 fois plus chers que les ETF

Emmanuel Garessus

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Les produits maison représentent 63% des portefeuilles, soit le double de 2013, selon une analyse des dépôts de clients de VZ.

Photo de Jungwoo Hong sur Unsplash

Les frais des fonds de placement actifs et ceux des ETF diminuent, mais le rapport entre les deux semble invariable. Les fonds actifs (qui cherchent à surperformer un indice) sont 4 fois plus chers que ceux des ETF et des fonds passifs (lesquels tentent de répliquer la performance d’un indice), selon une analyse de conseiller VZ portant 3300 dépôts de clients en 2022 -un échantillon en hausse de plus de 20% par rapport à 2021-.

Cette conclusion résulte de l’analyse du taux de frais total (Total Expansé Ratio), un indicateur du coût des produits. VZ présente ici le TER pondéré du volume, lequel est tombé en moyenne à 0,75% en 2022 (-9% en un an), contre 1,22% en 2010. La diminution résulte, selon l’étude, de la popularité croissante des fonds passifs. De son côté, le TER des fonds actifs est passé en moyenne de 1,37% en 2010 à 1,06% en 2022 (-23%), celui des fonds passifs de 0,36% à 0,25% (-31%). Les frais des fonds passifs, déjà inférieurs à ceux des fonds actifs, ont encore plus baissé.

La divergence de frais entre les produits bancaires «maison» et les autres est clairement apparue au cours des trois dernières années.

Plus de 60% des capitaux sont investis dans les produits «maison» des banques. Les produits bancaires «maison» désignent, selon VZ, les produits que la banque principale émet, comme des fonds ou des produits structurés, ou du moins qu’elle commercialise sous son propre nom. Aux yeux de VZ, le problème des produits bancaires «maison» est qu’ils sont très rentables pour la banque émettrice, mais sous-performent souvent le rendement du marché. On remarque aussi que les frais de ces produits bancaires «maison» baissent bien moins largement que ceux des prestataires tiers». Ce «problème» a d’ailleurs été soulevé par les autorités de la Finma.

La divergence de frais entre les produits bancaires «maison» et les autres est clairement apparue au cours des trois dernières années en particulier, selon les auteurs de l’étude: «En 2019, leurs frais étaient au même niveau, à 0,94%. Les années suivantes, là où les frais des premiers ont baissé de 7% seulement, ceux des produits non propres à la banque ont été réduits de près de 30 %».

Les fonds passifs et les ETF ont toutefois le vent en poupe. Au cours des 12 dernières années, ils sont passés de 6 à 25% du portefeuille. Ces produits sont privilégiés par VZ parce qu’ils augmentent la probabilité d’augmenter le rendement après les frais sans encourir de risque supplémentaire.

Concentration au sein des portefeuilles

La photographie du portefeuille réalisée par VZ permet de constater une concentration du nombre de positions dans les portefeuilles. Celles-ci ne sont plus que 19 en moyenne après avoir atteint 27 en 2010. Le recours accru aux fonds indiciels, qui investissent dans un portefeuille diversifié, «garantit toutefois une bonne diversification.

Par contre, le nombre de titres individuels a diminué de moitié depuis 2010 en passant en moyenne de 14 à 7,5. Toujours en termes de positions, la part des fonds actifs est assez stable à 34%, contre 35% en 2010. Pourtant, dans la zone euro et aux Etats-Unis, en 2022, seul un peu plus d’un fonds sur trois axé sur les actions américaines ou européennes a fait mieux qu’un ETF comparable, note l’étude. La part des fonds passifs dans le portefeuille a, elle, quadruplé à 25%.

En 2022, la part des produits «maison», pondérée des volumes, a doublé depuis 2013 et elle atteint un record à 63%. En 2020, ce pourcentage avait bondi de 44% à 63%. Selon VZ, cela pourrait être dû à l’obligation imposée pour la première fois aux banques de communiquer leurs conflits d’intérêts dans les règlements de dépôt».

Le portefeuille des clients de VZ signale aussi une augmentation de la part en actions (58% en 2022 contre 48% en 2010) et une préférence marquée pour les valeurs suisses (32% contre 29%).

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