Le niveau de cash atteint des niveaux records

Emmanuel Garessus

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Avec la proximité d’un sommet des taux, les signes d’une hausse des actions prennent forme, selon Julie Dickson de Capital Group.

L’excès de prudence est un bon indicateur d’attractivité du marché des actions. Actuellement les montants placés en position d’attente dans les marchés monétaires dépassent 5000 milliards de dollars au plan global, indique Julie Dickson, directrice des investissements auprès de Capital Group, lors d’un webinar consacré mercredi aux perpectives des marchés financiers.

Les opportunités sont abondantes en ce moment, même si Capital Group recommande la sélectivité. Julie Dickson, persuadée par la capacité de l’économie européenne à surprendre positivement, apprécie particulièrement les valeurs du continent. Certes, le billet vert devrait enfin subir la correction baissière qu’attendent de nombreux stratégistes, y compris de Capital Group. Mais les multinationales sont suffisamment équipées pour s’adapter et poursuivre leur croissance. Julie Dickson cite par exemple Nestlé, LVMH et Novo Nordisk.

Les actions japonaises progressent significativement. Elles semblent atteindre le point d’inflexion à long terme attendu depuis des années. Les salaires augmentent sensiblement, par exemple de 10% chez Nintendo, mais ces ajustements sont à comprendre comme un signe de confiance à envers les perspectives de croissance, assure Julie Dickson. En Asie, les valeurs chinoises, sur une base sélective, offrent aussi un potentiel attractif en raison de leur valorisation très raisonnable.

Au Japon, les hausses de salaires sont à comprendre comme un signe de confiance envers les perspectives de croissance.

Sur le plan technique, de nombreux stratégistes déplorent que la hausse des actions, par exemple aux Etats-Unis, a été très étroite en 2023 et s’est limitée à une poignée de leaders du Nasdaq. Julie Dickson se révèle optimiste à ce sujet et anticipe un élargissement de la participation à la hausse et l’émergence de nouveaux leaders. L’investisseur devrait apprécier les titres défensifs de la santé et les sociétés qui distribuent des dividendes élevés et en augmentation, avance-t-elle. Au cours des 12 derniers mois, à la fin avril, plus de 2000 milliards de dollars ont été versés aux actionnaires sous cette forme, note-t-elle. Cela représente une hausse de plus de 8%.

Les obligations offrent de bonnes chances de rendement tant à court qu’à long terme, ajoute Flavio Carpenzano, stratégiste sur les marché de taux. Ce dernier recommande les durations faibles à court terme, dans l’attente d’une pentification de la course des taux qui répondrait à un  ralentissement conjoncturel aux Etats-Unis. Le marché des obligations d’entreprises n’anticipant pas de récession, l’investisseur serait bien avisé de rester prudent, mais des perspectives existent avec un rendement de 5 à 6% et des sociétés au bilan solide. Le stratégiste préfère toutefois le crédit titrisé.

Dans les pays émergents, Flavio Carpenzano aime bien l’Amérique latine, où les autorités monétaires du Brésil, du Chili et du Pérou ont resserré leur politique avant les autres. Le taux d’intérêt tant nominaux que réels pourraient baisser.
Sur le plan macroéconomique, Robert Lind, économiste, prévoit que l’inflation restera tenace et que les banques centrales toléreront des hausses de prix plus élevées que leurs objectifs. Elles maintiendront leur objectif de 2%, mais accepteront que l’effort portera sur 3 ou 4 ans plutôt qu’un ou 2 ans.

L’environnement économique sera favorable aux marchés car si des accidents restent, forcément, possibles dans le cadre d’une phase de resserrement du crédit, les autorités empêcheront qu’ils deviennent systémiques.

Les fondamentaux sont solides. Tant les ménages que les entreprises sont résilients. Robert Lundi s’attend à un ralentissement américain et peut-être à une brève et modeste récession en fin d’année, mais rien de très sérieux. Mieux vaux porter son regard sur la solide reprise qu’il anticipe en 2024, par exemple en Europe et en Chine, laquelle s’accompagnera probablement d’une baisse du dollar. L’Europe sort en effet d’un choc d’inflation dû essentiellement à l’énergie qui a compliqué la tâche de la BCE, l’obligeant à continuer de faire preuve de pragmatisme. L’heure d’une baisse des taux attendra davantage qu’aux Etats-Unis. Mais les perspectives pour 2024 sont favorables.

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